Taxer les poids lourds étrangers : Sapin (encore) en désaccord avec Royal

Par latribune.fr  |   |  380  mots
À l'antenne de France Info, Michel Sapin est revenu sur la proposition de Ségolène Royal.
La ministre de l'Écologie Ségolène Royal a évoqué dimanche la possibilité d'imposer une vignette pour les poids lourds étrangers transitant sur le territoire français pour financer le manque à gagner de la suppression de l'écotaxe.

Comment récupérer le manque à gagner de l'écotaxe? À l'antenne de BFM TV dimanche 19 octobre, Ségolène Royal a évoqué la possible imposition des poids lourds étrangers transitant sur le territoire français.

"Restera à régler le problème des camions étrangers", a dit la ministre de l'Écologie, en citant l'exemple d'un poids lourd qui "fait son plein en Belgique, traverse toute la France pour arriver en Espagne sans avoir payé la taxe sur le gazole, ce qui n'est pas juste". Et de renchérir: "On regarde si ce sera une vignette ou une interdiction de prendre les routes nationales avec obligation d'emprunter les autoroutes."

"Il n'y a pas l'écotaxe ou rien, il faut trouver l'argent (environ 400 millions d'euros devant servir à financer les infrastructures de transport, NDLR) et que ça ne retombe pas sur les Français, et suivre le principe 'usagers-payeurs'", a-t-elle dit en soulignant que les camions qui endommagent davantage les routes que d'autres véhicules devaient financer leur entretien.

 Michel Sapin reprend la ministre de l'Écologie

À l'antenne de France Info, Michel Sapin est revenu sur la proposition de Ségolène Royal et l'a retoquée en partie, lundi 20 octobre:

"En Europe on ne taxe pas un camion étranger parce qu'il est étranger. On taxe un camion parce qu'il traverse la France. On peut mettre en place un système de vignette. Oui mais quel que soit leur origine."

Début octobre, le ministre des Finances avait déjà recadré Ségolène Royal. Cette dernière proposait de mettre les sociétés d'autoroutes à contribution en taxant leurs profits pour compenser une possible suppression de l'écotaxe. Michel Sapin avait expliqué que cela risquait d'être difficile à mettre en œuvre en raison des "contrats extrêmement avantageux" dont bénéficient les sociétés d'autoroutes qui prévoient une compensation si leur fiscalité est augmentée, comme une "augmentation du péage" par exemple.

Une partie de l'argent manquant en raison de la suspension de l'écotaxe en octobre serait déjà financée par une hausse du prix du gazole (4 centimes par litre) pour les transporteurs routiers français. Ils devaient initialement être exonérés à l'entrée en vigueur début 2015 de l'écotaxe, supprimée le 9 octobre.