Air France-KLM : des résultats médiocres aggravés par la grève des pilotes

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  436  mots
La grève a plombé les résultats du groupe, c'est certain, mais elle ne saurait masquer ses difficultés. Le groupe va devoir adapter ses investissements, accélérer la baisse des coûts et envisager des cessions d'actifs.

L'impact de la grève des pilotes d'Air France en septembre pèse lourd, certes, dans les résultats du troisième trimestre (il est estimé à 330 millions d'euros sur le résultat d'exploitation), mais il ne doit pas masquer une situation du groupe peu florissante. En effet, le résultat d'exploitation s'élève à 247 millions d'euros, en baisse de 18 millions d'euros par rapport au troisième trimestre 2013, à données comparables (c'est-à-dire à taux de change constants et hors impact de la grève).

Le chiffre d'affaires a, lui, été réduit de 416 millions par la grève, à 6,69 milliards (-6,7%). Le résultat net a chuté de 32% à 100 millions, a détaillé le groupe. Ce dernier souligne toutefois qu'à données comparables, le chiffre d'affaires est quasiment stable (+0,2%).

Coûts unitaires en baisse

Le directeur général adjoint économies et finances du groupe, Pierre-François Riolacci, relève que pour le dixième trimestre d'affilée, le coût unitaire diminue (-1,2% hors grève, hors change et hors kérosène), preuve que le plan de restructurations Transform 2015, initié depuis janvier 2012, continue de produire ses effets. Outre la grève, le groupe pâtit d'un contexte difficile.

"L'économie de la zone euro n'a pas montré au cours du troisième trimestre les signes de vitalité que certains lui prêtaient en début d'année. Nous sommes toujours dans une économie « sluggish » (molle)", a résumé Pierre-François Riolacci, lors d'une conférence téléphonique.

"L'environnement n'a pas été simple pour le transport aérien avec des surcapacités sur certaines zones en particulier, sur l'Asie et, dans une moindre mesure, sur l'Amérique du Nord", poursuit-il. Ces surcapacités, liées à la concurrence, font pression sur les prix et donc sur les recettes unitaires.

Le directeur financier a prévenu que les effets de la grève allaient se poursuivre au dernier trimestre avec un retard des réservations.

Combiné à un marché, qui "restera assez atone", le groupe rappelle qu'il prévoit un impact négatif de l'ordre de 500 millions d'euros sur l'excédent brut d'exploitation 2014, qui sera ainsi ramené dans une fourchette comprise entre 1,7 et 1,8 milliard d'euros.

Baisse des investissements

"Le groupe est par ailleurs résolu, sans mettre en cause les fondements du plan Perform 2020 (plan de croissance), à limiter les conséquences de la grève et de la détérioration des recettes unitaires intervenues au cours de l'été, en adaptant les programmes d'investissement, en accélérant la réduction des coûts unitaires et en gérant de façon dynamique son portefeuille d'actifs", commente le groupe