Rachat de Corsair, Dubreuil jette l'éponge

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  412  mots
Quinze jours seulement après avoir présenté son projet de rachat de Corsair pour en faire une compagnie sœur d'Air Caraïbes qu'il possède déjà, le groupe Dubreuil renonce. Certains évoquent un risque juridique.

Quinze jours seulement après avoir présenté son projet de rachat de Corsair pour en faire une compagnie sœur d'Air Caraïbes qu'il possède déjà, le groupe Dubreuil jette l'éponge selon un communiqué diffusé ce jeudi par Corsair.

«Malgré les efforts de ces dernières semaines, les parties ont conclu qu'elles ne seront pas en mesure de mener à son terme le projet de cession de la compagnie Corsair. En conséquence, le Groupe Dubreuil et le Groupe TUI ont mis fin à leurs discussions relatives au projet de transaction », a déclaré Corsair.

Le groupe Dubreuil a confirmé l'arrêt des discussions.

Risque juridique?

Pour quelles raisons ? Parmi les proches du dossier, les réponses divergent. Pour certains les raisons sont d'ordre juridique.

"Le projet de reprise de Corsair comportait un risque juridique, car la création de cette nouvelle structure pouvait être en contradiction avec l'article L122-12 du code du travail qui garantit la poursuite des contrats de travail en cas de reprise d'entreprise", expliquent plusieurs sources.

"Du n'importe quoi", répondent d'autres qui évoquent des points de blocage entre le groupe Dubreuil et TUI, sans les préciser.

Le groupe Dubreuil projetait de créer une structure nouvelle dans laquelle devaient être logés les futurs A350 et les navigants nécessaires à leur exploitation. Cette structure devait permettre d'élaborer à partir d'une feuille blanche des conditions de travail et de rémunération permettant une productivité supérieure à celle existant chez Corsair et Air Caraïbes.

Hostilité des syndicats

Ce montage avait provoqué l'ire des syndicats de Corsair qui ont déclenché la semaine dernière une grève de trois jours qu'ils comptaient reconduire.

«Les syndicats étaient prêt à lancer une grève par semaine jusqu'en mai, date à laquelle la lettre d'intention signé par le groupe Dubreuil et TUi devait se concrétiser», explique-t-on à La Tribune.

Les motifs de la grève n'étaient pas les mêmes pour tous les salariés. «S'il y a une solidarité de toutes les catégories du personnel contre le projet, certains ont fait grève pour sauver leur emploi tandis que d'autres cherchaient à obtenir un gros chèque», explique un pilote. Il existe un accord au sein de Corsair stipulant qu'en cas de sortie des B747 de la flotte, les pilotes pouvaient être licencier pour motif économique. Ce qui leur garantissait des indemnités significatives. Le groupe Dubreuil avait prévu de sortir les B747 en 2017.