Air France : le SNPL refuse de lancer un référendum sur les salaires et prépare de nouvelles grèves

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  469  mots
Après 9 jours de grève depuis février qui ont déjà coûté 220 millions d'euros à Air France, le SNPL entend même durcir le conflit au-delà des deux préavis de grève déjà posés pour les 23 et 24 avril. (Crédits : Pascal Rossignol)
Selon nos informations, le conseil du SNPL Air France, le syndicat majoritaire des pilotes, a refusé ce mercredi de lancer un référendum auprès de ses adhérents pour avoir leur avis sur la proposition de hausse des salaires de la direction. Il prévoit au contraire de durcir le mouvement au-delà des 9 jours de grève déjà réalisés et des deux jours prévus les 23 et 24 avril.

Le débat entre les pilotes va être houleux. Selon nos informations, le conseil du SNPL Air France, le syndicat majoritaire des pilotes, a refusé ce mercredi de lancer un référendum auprès de ses adhérents pour avoir leur avis sur la proposition de hausse des salaires de la direction.

Soumise à signature jusqu'à vendredi midi, cette proposition prévoit une hausse de salaires de 7% entre 2018 et 2021. Ceci sans compter l'avancement automatique lié à l'ancienneté, les promotions, les augmentations individuelles et la hausse de rémunération spécifique pour les pilotes que la direction est prête à négocier (les pilotes veulent 4,7% supplémentaires). Une proposition jugée « indécente et farfelue » par le président du SNPL, qui demande - comme l'intersyndicale dans le syndicat des pilotes fait partie et dont il est le leader - une hausse de 5,1% des grilles de salaires pour la seule année 2018 (hors GVT...).

De nouveaux jours de grève en vue

Après 9 jours de grève depuis février qui ont déjà coûté 220 millions d'euros à la compagnie, le SNPL entend même durcir le conflit au-delà des deux préavis de grève déjà posés pour les 23 et 24 avril. Techniquement, il lui faut attendre le 25 avril pour que les plannings des pilotes soient stables en mai.

Le SNPL va donc accentuer la pression pour obtenir davantage.

« Le SNPL a vu que dans le dossier de la création de Joon, l'an dernier, que la direction avait été contrainte d'améliorer plusieurs fois l'accord présenté jusque-là comme à prendre ou à laisser », explique un pilote.

Dans le conflit actuel déjà, la direction vient d'améliorer sa proposition salariale alors que quelques semaines plus tôt, Jean-Marc Janaillac, le Pdg d'Air France affirmait dans le Journal du Dimanche qu'il ne pouvait aller plus loin. Ce mercredi dans nos colonnes, Franck Terner, le directeur général d'Air France assurait qu'aller au-delà de la proposition faite ne serait pas raisonnable.

Comment la base va-t-elle réagir ?

Comment vont réagir les pilotes face à l'absence de référendum, au durcissement du conflit, et au maintien de la ligne intersyndicale du SNPL ? Ces décisions vont-elles affaiblir la participation à la grève ou au contraire la renforcer ? Chacun y va de son pronostic. Entre le 11 et le 17 avril, le taux de participation a baissé de 6 points, à environ 30%.

Par ailleurs, en refusant le référendum, les pilotes et l'intersyndicale prennent le risque de voir des syndicats signataires représentant 30% du personnel lancer un référendum, comme les ordonnances Macron le permettront à partir du 1er mai. Ou, au bout d'un mois, que cette initiative soit prise par la direction. Interrogé sur ce point, Franck Terner a répondu que ce scénario n'était pas envisagé "à ce stade".