Air France propose une hausse salariale de 12,5% entre 2018 et 2021

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  410  mots
(Crédits : GONZALO FUENTES)
La direction d'Air France a proposé ce lundi aux syndicats un projet d'accord final prévoyant une augmentation des salaires de 2% immédiatement et une hausse de 5% sur trois ans, pour tenter de sortir d'un mouvement social long et coûteux.

A prendre ou à laisser. Après sept jours de grève qui ont déjà coûté 170 millions d'euros et deux autres prévus ce mardi et ce mercredi qui porteront la facture à 220 millions d'euros, la direction d'Air France a fait une dernière proposition qu'elle soumet à signature des syndicats jusqu'à vendredi midi. Celle-ci porte sur une hausse salariale de 1% supplémentaire en 2018 qui s'ajoute au 1% déjà proposé et sur une augmentation générale de 1,65% par an pour les années 2019, 2020 et 2021 (soit + 5% en moyenne) qui entraînerait pour les salariés, selon la direction, une hausse de salaire de 12,5% en moyenne entre 2018 et 2021, en tenant compte des augmentations individuelles et du GVT (glissement vieillesse technicité). Pour les pilotes, la hausse sera supérieure. La compagnie est prête à se mettre autour de la table pour discuter de leurs revendications spécifiques. En plus de la hausse générale, ils demandent 4,7% supplémentaires

Clause de revoyure

Par ailleurs, pour les plus bas salaires, les hausses salariales de 1% en 2018 et de 1,65% par an entre 2019 et 2021 s'accompagnent d'un plancher de 25 euros par mois en 2018 et de 40 euros par mois pour les trois années suivantes. La direction intègre une clause de revoyure en cas de baisse des résultats financiers. Elle sera déclenchée si le résultat d'exploitation passe en dessous de 200 millions d'euros. Pour rappel, ils ont atteint en 2017 588 millions d'euros.

L'avenir de la compagnie en péril

La balle est désormais dans le camp de l'intersyndicale qui avait, vendredi, légèrement révisé à la baisse ses prétentions en ne demandant plus que 5,1% de hausse générale pour la seule année 2018 (hors GVT et primes individuelles), contre +6% initialement pour rattraper le niveau d'inflation perdu par le gel des grilles des salaires depuis 2011, (mais pas des rémunérations qui ont progressé du fait du GVT et des promotions). Que va faire l'intersyndicale ? Refuser la proposition de la direction et maintenir la grève qui « mettent en péril l'avenir de la compagnie » selon la direction, ou bien accepter une hausse qui reste néanmoins loin de ses positions de départ, lesquelles étaient plutôt élevées ?

Mardi, pour la huitième journée de grève depuis février, à l'appel d'une large intersyndicale, Air France prévoit d'assurer 70% de ses vols, mais seulement 55% de ses long-courriers.

Lire ici : Air France : L'exemple inquiétant de 2008 plane sur le conflit salarial