Concessions autoroutières  : Bruno Le Maire va être auditionné par des députés

Par latribune.fr  |   |  455  mots
Interpellé sur la hausse du prix des péages autoroutiers, le ministère de l'Economie avait déjà répondu qu'il allait étudier la possibilité de raccourcir la durée des concessions. (Crédits : Reuters)
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sera auditionné le 22 mars prochain par la commission des Finances de l'Assemblée nationale sur l'épineux sujet des concessions autoroutières. En jeu, le raccourcissement de la durée des concessions pour offrir à l'Etat une plus grande marge de manœuvre, et ce, alors que toutes les sociétés ont annoncé une hausse des péages.

Attention, sujet sensible. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, est attendu le 22 mars à l'Assemblée nationale, où il sera entendu sur le sujet des concessions autoroutières par la commission des Finances.

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Les profits des sociétés concessionnaires dans le viseur

En janvier, le Canard enchaîné avait retrouvé un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) de 2021, qui pointait les profits réalisés par les sociétés concessionnaires et proposerait de réduire les tarifs des péages de 60% sur près des deux tiers du réseau. L'hebdomadaire satirique a accusé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, d'avoir « étouffé » ce rapport.

Le gouvernement affirme ne pas avoir l'avoir publié parce qu'il « sert à préparer et accompagner » ses arguments dans des contentieux existants avec les sociétés d'autoroutes, qui contestent une décision de 2020 d'indexer la taxe sur l'aménagement du territoire sur l'inflation pour financer le canal Seine-Nord Europe.

Privilégier des contrats plus courts

L'Autorité de régulation des transports (ART) avait proposé en janvier à l'Etat de privilégier des contrats plus courts, pour lui laisser une plus grande marge de manœuvre, alors que les principales concessions arriveront à terme entre 2031 et 2036. Interpellé sur la hausse du prix des péages autoroutiers et sur la rentabilité des sociétés concessionnaires, le ministère de l'Economie avait ouvert la voie en répondant qu'il étudiait la possibilité de raccourcir la durée des concessions.

Clément Beaune, ministre des Transports, a déjà pu annoncer qu'« au printemps un travail public avec les parlementaires, des économistes, des organisations non gouvernementales, les sociétés d'autoroutes elles-mêmes, sera lancé sur l'avenir des concessions ». « Faut-il à l'avenir que la route finance encore la route, ou que les péages financent le transport ferroviaire notamment ? Il faut bâtir un autre modèle ».

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Un modèle incompris, estime Vinci Autoroutes

Ce sujet « m'inspire un sentiment de redite, dont on ne se lasse pas », a répondu Pierre Coppey, président de Vinci Autoroutes, à la presse à l'occasion de la présentation des très bons résultats 2022 du groupe Vinci. « Nous ne sommes pas en discussion avec qui que ce soit sur un raccourcissement de la durée des concessions », a-t-il dit, ajoutant qu'un raccourcissement était prévu dans les contrats « si leurs hypothèses étaient significativement dépassées, ce qui n'est pas le cas ». « Ce modèle est régulièrement l'objet de polémiques liées à son incompréhension », ajoute-t-il, évoquant l'importance du capital à rembourser.