Forfait aéroports : le gouvernement va-t-il encore reculer face aux taxis ?

Par Mounia Van de Casteele  |   |  507  mots
S'ils n'obtiennent pas gain de cause dans leur bras de fer avec le gouvernement contre le "forfait-aéroport", les taxis menacent de lancer un un "mouvement intensif".
La tarification forfaitaire pour les courses depuis et vers les aéroports - un dispositif qui était jusqu'ici l'apanage de leurs concurrents VTC - figure dans la loi dite Thévenoud entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Mais les taxis ne veulent pas en entendre parler et menacent le gouvernement. Matignon se prononcera d'ici la semaine prochaine.

Le gouvernement va-t-il une nouvelle fois faire marche arrière face aux menaces des taxis? En effet, ceux-ci ne veulent pas entendre parler du "forfait-aéroport". C'est en tout cas ce qu'assure Jean-Michel Rebours, le président de l'Union de défense des taxis parisiens (UDTP), syndicat représentant de la Fédération nationale des Artisans du Taxi (FNAT) qui a répondu présent à l'appel à la mobilisation devant le siège de la DGCCRF ce jeudi 21 mai de l'intersyndicale (CGT, CFDT, CSAT, CTP, CST, UTP, et UNTP) contre l'instauration d'une tarification forfaitaire pour les trajets depuis et vers les aéroports.

Des forfaits à 30 et 50 euros

Alors que l'instauration d'une telle tarification forfaitaire figure dans la loi dite Thévenoud entrée en vigueur le 1er janvier dernier, il était convenu que son montant serait discuté "ultérieurement". C'était d'ailleurs l'un des objets de la 3e réunion sur le sujet, cette fois avec la DGCCRF, qui présentait ce jeudi le dispositif, prévoyant notamment un prix de 50 à 55 euros pour un trajet Paris-Roissy et de 30 à 35 euros pour un trajet Paris-Orly.

Des tarifs qui seraient peu ou prou les mêmes (quoique légèrement supérieurs) que ceux que proposent déjà la majorité de leurs concurrents VTC (voitures de transport avec chauffeur).

Hors de question

Mais pour les taxis, pas question de se plier à un tel diktat ! Et pour cause, "dans bien des cas, les clients seraient perdants, par rapport au prix qu'il payerait dans le cas d'une course classique", assure le syndicaliste.

Pourtant, du côté de Bercy, on assure que les réunions de la DGCCRF et celle organisée jeudi après-midi par les cabinets de la Secrétaire d'Etat chargée du Commerce auprès du Ministre de l'Economie Carole Delga et celui du Secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur et de la promotion du tourisme Matthias Kekl, ont rassemblé bon nombre d'acteurs de la profession, qui ne sont pas tous contre le forfait en question.

Le président de la fédération nationale du taxi (FNDT) rappelait d'ailleurs à La Tribune, la veille de ces réunions qu'il n'était pas foncièrement "contre" le forfait en lui-même - pourvu que la décision ne soit pas prise dans la précipitation - mais plutôt pour un "plafond", à l'instar de l'option "Prix maximum garanti" que propose déjà Taxis Bleus.

Un nouvel ultimatum

Toujours est-il que les taxis ne comptent pas se laisser faire. Loin de là. Et Jean-Michel Rebours assure que le gouvernement s'est engagé à leur donner une réponse quant au maintien ou non de tels forfaits :

"Matignon donnera sa réponse d'ici la fin de la semaine prochaine afin de savoir si oui ou non le projet de forfait continue"

Mais si le gouvernement ne fait pas marche arrière, alors gare aux représailles. S'ils n'obtiennent pas gain de cause en effet, "les taxis lanceront alors un mouvement intensif", lance-t-on du côté de l'UDTP. Matignon sait à quoi s'en tenir...