Grève reconductible chez la SNCF ? Les cheminots vont voter mardi

Par latribune.fr  |   |  596  mots
Les syndicats de la SNCF vont proposer aux cheminots de reconduire la grève après la journée de mardi. (Crédits : BENOIT TESSIER)
Mardi, le syndicat Sud-Rail va proposer aux cheminots de reconduire la grève afin de demander une nouvelle hausse des salaires, alors que les vacances scolaires de la Toussaint débutent en fin de semaine.

Les départs en vacances vont-ils être menacés ? Mardi, les syndicats de la SNCF vont participer à la journée de grève interprofessionnelle pour les salaires lancée par la CGT, FO, Solidaires, FSU ainsi que des mouvements de jeunesse. A cette occasion, le syndicat Sud-Rail, troisième organisation représentative à la SNCF, va proposer aux cheminots de reconduire la grève, alors que les vacances scolaires commencent en fin de semaine prochaine, et qu'elles sont forcément un pic d'activité pour l'entreprise.

« On fera des assemblées générales le mardi 18 octobre un peu partout en France et on posera la question de la grève reconductible", a indiqué dimanche à l'AFP Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail, confirmant une information de BFMTV. « Le juge de paix, ce sera le cheminot. Si le cheminot dit "une journée ça suffit", on fera une journée, si les cheminots disent majoritairement "on reconduit", on partira en grève reconductible », a-t-il ajouté. Selon lui, ce mouvement reste conditionné au succès de la grève de mardi, mais il anticipe que le mouvement soit reconduit jusqu'à mercredi. En jeu, comme chez TotalEnergies, une demande de hausse des salaires. Plus précisément, le syndicat demande « 400 euros nets en plus par mois » pour chaque employé.

Déjà deux augmentations concédées par la SNCF en 2022

Si les syndicats obtenaient une augmentation, ce sera la troisième cette année. Le 6 juillet, la direction de la SNCF avait octroyé une augmentation moyenne de 3,7% pour les petits salaires (environ 70.000 employés) et 2,2% pour les cadres (aussi 70.000 employés) à l'issue d'une unique journée de grève qui avait perturbé les départs en vacances d'été. Le mouvement avait été important, suivi par 20% des salariés au niveau national et même jusqu'à plus de 35% parmi les conducteurs.

Puisque les employés avaient déjà obtenu une augmentation de 2,7% en début d'année, la direction de la SNCF rappelait alors qu'elle avait fait « un effort de l'ordre de 5,8% » sur l'ensemble de l'année. Mais malgré ces deux victoires successives, la CGT et SUD-Rail (premier et troisième syndicats) annonçaient dès cet été que pour eux, la revalorisation n'était pas suffisante au regard de l'inflation qui sévit en France.

La direction de la SNCF s'était donc également « engagée » à ouvrir les négociations annuelles sur les salaires dès le mois de décembre. « C'est un effort sur les salariés en première ligne, avec les indemnités liées à la production », et avec « un calendrier qui ouvre des perspectives sur la suite », estimait alors le directeur des ressources humaines du groupe, François Nogué, en rappelant que ces mesures allait coûter en tout 280 millions d'euros supplémentaires à la SNCF. Le groupe a réalisé près d'un milliard d'euros de bénéfices au premier semestre.

La pression des départs en vacances de la Toussaint

Interrogé sur d'éventuelles perturbations que pourrait provoquer ce mouvement sur les vacances scolaires de la Toussaint (du 22 octobre au 7 novembre pour l'ensemble de la France), Fabien Villedieu (Sud-Rail) a rappelé que « la grève commence mardi, les départs commencent vendredi, il y a donc quelques jours de négociations » possibles pour la direction de la SNCF.

Face à des Français déjà agacés par la pénurie de carburants, la compagnie ferroviaire pourrait se trouver dans une situation délicate si ses employés décidaient d'entrer en grève de longue durée. Réponse mardi, à l'issue des votes.