Apaiser la colère sociale pour ne pas mettre en péril les départs en vacances. Tel est l'objectif de la SNCF alors que se prépare une grève nationale le 6 juillet, veille des vacances d'été. Les quatre syndicats représentatifs (CGT, SUD-Rail, Unsa et CFDT) qui réclament « des mesures de rattrapage salarial de l'inflation » appellent tous les travailleurs du réseau ferroviaire français à cesser le travail.
De quoi paralyser les départs des trains qui emmèneront les vacanciers jusqu'à leurs lieux de villégiature. Mais le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, espère encore pouvoir l'éviter. Interrogé sur Public Sénat, il a assuré que « les grands départs ne sont pas menacés, et c'est important », saluant « le sens des responsabilités des syndicats (qui) ne veulent pas prendre en otage les grands départs ». « On peut rassurer les Français pour les grands départs pendant toutes les vacances, je pense qu'il n'y aura pas de problèmes sociaux à la SNCF », a encore affirmé celui qui veut croire que « peut-être qu'elle n'aura pas lieu, cette grève ». Et d'ajouter : « on va discuter pour essayer de l'éviter », remarquant qu'elle devrait de toute façon ne durer qu'une journée.
« Traiter en urgence ces sujets chauds de pouvoir d'achat"
« On est parfaitement conscient que, oui, les cheminots, et notamment les plus bas salaires ont des difficultés compte tenu du renchérissement du coût de la vie », a-t-il noté. « Il y a besoin de se voir pour traiter en urgence, effectivement, ces sujets chauds de pouvoir d'achat », a-t-il ajouté, notant qu'il était « trop tôt » pour dire quel serait « le complément à rajouter » aux augmentations annuelles déjà actées, mais dépassées par le rebond de l'inflation. « Il faut satisfaire des revendications sociales légitimes, et à la fois, conserver les grands équilibres », a prévenu Jean-Pierre Farandou, qui s'est dit « impliqué dans ces réunions » avec les syndicats. La CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT ont en effet dénoncé que les cheminots de la SNCF soient « confrontés à une inflation croissante et à l'absence d'augmentation générale depuis 2014 ». La hausse des prix atteignait 5,2% en mai sur un an, son plus haut depuis 37 ans.
Possible hausse du prix des billets en 2023
« On a mis les sujets sur la table, on essaie de construire un équilibre, parce qu'augmenter les salaires, c'est une chose, mais il y a aussi un enjeu économique: ça coûte, et il faut faire attention à la répercussion sur le prix des billets par exemple. (...) Il faut qu'à la fin de l'année, l'entreprise reste équilibrée pour ne pas qu'on coûte au pays », a-t-il ajouté. Le patron de la SNCF a, en effet, répété que la compagnie publique devrait peut-être augmenter le prix des billets l'an prochain, pour répercuter la hausse des prix des coûts de l'électricité, des matières premières et « peut-être (...) des salaires ». « En 2022, on n'augmente pas. En 2023, on s'interroge, on va regarder d'ici la fin de l'année comment nos coûts évoluent. (...) La décision n'est pas encore prise », a-t-il indiqué.
(Avec AFP)
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