Hyperloop One : premier test grandeur nature réussi

Par Alexandre Gadaud  |   |  538  mots
Le tube de 500 mètres de l'Hyperloop One, situé en Arizona.
La société Hyperloop One est parvenue à faire léviter à plus de 100 km/h une navette de test sur sa piste d'essai. Une grande première pour un moyen de transport terrestre "futuriste".

La société Hyperloop One a complété mercredi avec succès son premier véritable essai, en propulsant sa capsule-test a 112 km/h en lévitation au-dessus du sol, sur une distance de près de 500 mètres. Elon Musk, le milliardaire touche-à-tout propriétaire de Tesla et à l'origine de ce rêve, s'est lancé dans le projet très ambitieux de l'Hyperloop depuis quelques années déjà. Le concept est "simple" : la capsule avance grâce a la lévitation magnétique, c'est à dire le phénomène d'attraction entre deux électroaimants, dans un tube dépressurisé, fait d'aluminium et de fibre de carbone. Écologique et pratique, l'engin permettrait d'atteindre une vitesse maximale, pour une dépense énergétique minimale.

Un long chemin avant l'objectif "supersonique"

En 2013, le créateur de 45 ans, déjà à la tête de Tesla et de SpaceX  entreprise d'aérospatiale concurrente des fusées Ariane - annonçait le lancement du nouveau projet de moyen de transport futuriste des ses rêves. Depuis quatre ans maintenant, deux autres entreprises concurrentes d'Hyperloop One s'attellent aussi au projet fou du milliardaire, l'américaine Hyperloop Transportation Technologies (HTT), et une canadienne, Transpod. Le cahier des charges était bien clair pour chacune d'entre elles  : pouvoir transporter sur des lignes dédiées des capsules remplies de voyageurs ou de marchandise, à une vitesse pouvant théoriquement monter au dessus des 1200 km/h - la vitesse supersonique étant de 1235 km/h. Le dernier test effectué par l'une de ces entreprises a été fait par HTT, ne propulsant les capsules qu'à 185 km/h sur 50 mètres, ce qui constituait un véritable échec pour ses techniciens.

Les autres compagnies prévoient leurs premiers prototypes au moins pour l'échéance 2020, ce qui repousse très concrètement la réalité supersonique de l'appareil.

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Des ambitions démesurées

Pour comprendre l'ampleur du projet, quelques chiffres d'abord : Transpod vient de lever 15 millions de dollars (13 millions d'euros) pour travailler sur sa simulation industrielle, HyperloopOne pas moins de 70 millions (61 millions d'euros), et le simple kilomètre de tronçon de piste d'essai coûterait entre 20 et 40 millions de dollars selon les entreprises concernées. Bien que les dépenses nécessaires aux projets soient considérables, ces levées de fonds dynamisent l'ambition toujours plus importante des sociétés. Au départ, les compagnies prévoyaient seulement la mise en activité de onze lignes Hyperloop, reliant les plus grandes villes des Etats-Unis. Mais les investisseurs sont désormais très nombreux, comme la SNCF par exemple, et les différents projets tendent aujourd'hui à s'exporter en Europe. Les pays du golfe sont eux aussi intéressés, et programment une première mise en service entre Dubaï et Abu Dhabi vers 2022. Les distances deviendraient alors dérisoire, et un Paris-Nice se résumerait à seulement quarante minutes, ou un New York-Washington à quelques 23 minutes. Les investisseurs voient dans l'Hyperloop un concurrent direct de l'avion, bien plus économique et beaucoup moins gourmand en énergie. Une course contre la montre passionnante, qui permettra à l'un d'entre eux de développer le transport du futur.

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