La SNCF n'évitera pas la grève des contrôleurs pendant les vacances

Par Léo Barnier  |   |  581  mots
Sud et la CGT maintiennent leurs préavis de grève (Photo d'illustration). (Crédits : Valérie Dubois/Hans Lucas via AFP)
En dépit de propositions directement formulées par Jean-Pierre Farandou, la CGT-Cheminots et Sud-Rail maintiennent leur préavis de grève pour le week-end prochain, en plein chassé-croisé des vacances.

Les annonces de Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, jeudi dernier n'auront pas suffi à convaincre tous les contrôleurs de ne pas faire grève pendant les vacances d'hiver. Malgré une nouvelle table ronde, qui a réuni direction et syndicats lundi après-midi pour tenter de trouver un accord, deux organisations ont maintenu leur préavis. La SNCF n'évitera donc pas la grève le week-end du 16 au 18 février, en plein chassé-croisé des vacances. L'ampleur du mouvement sera connue mercredi, mais le spectre du conflit comme de Noël 2022, qui avait touché 200.000 voyageurs, est bien présent.

Invité au micro de RTL ce mardi, Jean-Pierre Farandou a appelé les contrôleurs à « réfléchir » et « bien prendre la dimension » des concessions faites par la direction.

« On augmente l'emploi, on augmente les salaires, on propose une plateforme de progrès social, je ne vois pas bien pourquoi en réponse on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances », a-t-il estimé.

« Je les appelle à réfléchir, à bien prendre la dimension des avancées qui ont été faites, elles sont sérieuses, elles sont solides, elles sont cohérentes. Et je le redis, on est prêt à traiter toutes les revendications, mais dans un processus à froid », a-t-il martelé.

Le PDG de la SNCF avait pourtant posé sur la table, dès jeudi dernier, une prime de 400 euros (en plus de celle accordée fin 2023), une revalorisation des indemnités de résidence, 3.000 promotions additionnelles et le recrutement de 1.000 postes supplémentaires, dont 200 contrôleurs. Et la SNCF semblait prête à ouvrir le dialogue pour une revalorisation de la prime de travail mensuelle ou la cessation progressive d'activité, mais dans une discussion sur le long terme.

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La CFDT valide, pas Sud et la CGT

Cela a suffi à convaincre la CFDT-Cheminots, qui a levé son préavis, mais pas la CGT-Cheminots et Sud-Rail. Or, ces deux organisations représentent environ 60% au niveau du groupe, et les deux-tiers des contrôleurs. De son côté, l'Unsa ferroviaire n'avait pas appelé à la grève.

Sud-Rail dénonce notamment le fait que l'accord trouvé en urgence pour sortir de la grève des contrôleurs de Noël n'était pas respecté. Jean-Pierre Farandou, lui, avait affirmé jeudi dernier que toutes les mesures étaient pleinement engagées, comme pour la promesse de deux agents de bord sur chaque TGV « à 87% aujourd'hui, 92% fin 2024 et 100% en 2025 » ou le parcours professionnel, voire achevées comme pour la rémunération.

Ce mardi matin sur RMC, Fabien Villedieu, délégué syndical Sud-Rail, arguait que la promesse des deux agents devait initialement être tenue dès 2023. Le syndicat dénonce également l'absence d'une réunion spécifique sur la pénibilité, l'absence d'amélioration sur la réduction du recours aux CDD chez TGV-Intercités ou encore le manque d'accompagnement financier pour les reconversions professionnelles volontaires.

De son côté, la CGT Cheminots insiste sur les embauches, une revalorisation généralisée des salaires et la préparation des fins de carrière.