Les cars "Macron" ont transporté 6,2 millions de voyageurs en France en 2016

Par Mounia Van de Casteele  |   |  682  mots
Flixbus, l'autocariste allemand, leader du marché hexagonal, ambitionne de devenir rentable en 2018, avant Ouibus, la filiale de la SNCF.
Selon l'Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières), la fréquentation de ces autocars au quatrième trimestre a été de 1,56 million de personnes, contre 640.000 lors de la même période de 2015.

Indéniablement, c'est un succès. Pour 2016, première année calendaire pleine depuis la libéralisation de ce mode de transport, l'Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) a recensé quelque 6,2 millions de voyageurs par autocar en France, dans son rapport publié ce vendredi.

Dans le détail, certes, la fréquentation de ces cars dits "Macron" - la loi Macron d'août 2015 a libéralisé ce mode de transport dans l'Hexagone - est en baisse si l'on compare le quatrième trimestre au troisième trimestre (incluant la saison touristique estivale) et à ses 2 millions de personnes transportées. Mais ce premier recul (de 22%) s'explique en partie par la forte saisonnalité de ce marché, analyse le régulateur dans un communiqué:

"La saisonnalité de la demande contribue à expliquer cette baisse observée à cette période de l'année dans tous les autres modes de transport de voyageurs : avion, voiture particulière, train".

Une fréquentation en hausse...

En revanche, si l'on compare le dernier trimestre de l'année à la même période de 2015, le régulateur note une fréquentation en hausse avec 1,56 million de personnes, contre 640.000 au quatrième trimestre de 2015.

Côté dessertes, au 31 décembre 2016, l'Arafer a dit recenser "180 villes desservies (5 de moins qu'au trimestre précédent) et 985 liaisons commercialisées en France (-3%)".

...Mais plus de la moitié des sièges restent vides

Malgré la baisse de fréquentation par rapport à l'été, "l'offre des transporteurs mesurée en sièges-kilomètres, a diminué de façon plus modérée (-8%) ce qui se traduit par une baisse plus marquée du taux d'occupation moyen des autocars : 36,1% contre 46,6% au 3e trimestre 2016", remarque l'Arafer. Le régulateur souligne toutefois qu'il s'agit là encore d'une hausse par rapport au même trimestre de 2015 quand le taux était de 32,4%. On note donc cependant que plus de la moitié des sièges restent vides.

Parallèlement, les opérateurs ont augmenté leurs tarifs: "La recette moyenne par passager aux 100 km progresse de 18% d'un trimestre à l'autre, passant de 4 à 4,7 euros hors taxes", relève l'Arafer.

Un chiffre d'affaires global en hausse, et un leader incontesté

Quant au chiffre d'affaires des autocaristes, il a atteint 83,2 millions d'euros sur l'ensemble de l'année 2016, selon le régulateur. Mais pour combien de pertes ? Telle est la question à laquelle les protagonistes n'aiment pas répondre. S'ils sont frileux pour communiquer leurs chiffres, selon Ville, Rail et Transports, la filiale de la SNCF Ouibus afficherait 30 millions d'euros de pertes et vise l'équilibre de ses comptes en 2019. "C'est en ligne avec nos prévisions, nous considérons que nous occupons la deuxième place derrière Flixbus", avait déclaré Guillaume Pepy, le patron du groupe lors de la présentation des résultats annuels de la SNCF le mois dernier. Avant de cesser de publier ses comptes, Ouibus avait affiché une perte de 24,8 millions en 2013, pour un chiffre d'affaires de seulement 12,1 millions, d'après les derniers comptes connus, précise le journal Ville, Rail et Transport. De son côté, l'autocariste allemand, leader du marché hexagonal, ambitionne de devenir rentable en 2018, et en tout cas avant Ouibus!

En attendant, une chose est sûre : ce marché favorise l'emploi puisque "le secteur employait 2.082 personnes au 4e trimestre 2016, soit +1,6% par rapport au trimestre précédent", indique en outre le régulateur.

Pas de concurrence avec les cars régionaux

Par ailleurs, l'Arafer confirme que les lignes de moins de 100km ne concurrencent pas les lignes régionales:

"A fin 2016, 56 liaisons de moins de 100 km étaient commercialisées (5% de l'offre). Environ 7 500 voyageurs ont emprunté des liaisons de moins de 100 km insérées dans des lignes de longue distance, soit 2% de la fréquentation des lignes de longue distance sur lesquelles sont proposées ces dessertes. Cela représente moins de 1 passager par autocar en moyenne. Le risque de concurrence avec des services de transport conventionnés (notamment TER) sur ces mêmes trajets s'en trouve limité".

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