Les taxis sont contre les forfaits pour les trajets aéroports

Par Mounia Van de Casteele  |   |  642  mots
"Les taxis parisiens seront les premiers impactés par l'instauration d'un forfait" pour les trajets aéroports explique-t-on à la FNDT. "Puis ce seront ensuite ceux de Marseille et de Nice", qui seront concernés.
Cette tarification forfaitaire pour les courses depuis et vers les aéroports - un dispositif qui était jusqu'ici l'apanage de leurs concurrents VTC - figure dans la loi dite Thévenoud entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Le montant du forfait est à l'étude ce jeudi à Bercy.

Les taxis montent à nouveau au créneau. L'intersyndicale (CGT, CFDT, CSAT, CTP, CST, UTP, et UNTP) avait en effet appelé les chauffeurs de taxis parisiens à se mobiliser "massivement" ce jeudi 21 mai devant le siège de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), boulevard Vincent Auriol, dans le 13e arrondissement de la capitale.

Des forfaits prévus dans la loi (Thévenoud)

Objet de leur mécontentement: la tarification forfaitaire souhaitée par le gouvernement pour les trajets depuis et vers les aéroports. Une idée qui figurait dans le rapport du député Thévenoud - remis il y a un an afin de trouver une solution à la cohabitation des taxis et des voitures de tourisme avec chauffeur (VTC) sur le marché du transport de personne - et qui s'est traduit par une loi promulguée au Journal officiel fin 2014 et entrée en vigueur le 1er janvier dernier.

Si la tarification forfaitaire est bien actée, puisqu'elle figure dans la loi dite Thévenoud, son montant devait être décidé plus tard. C'est d'ailleurs l'objet d'une réunion qui a lieu ce jeudi à la DGCCRF, et présidée par la Secrétaire d'Etat chargée du Commerce auprès du Ministre de l'Economie Carole Delga et du Secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur et de la promotion du tourisme Matthias Kekl.

Mais "la date d'entrée en vigueur sera décidée sur la base d'un projet définitif", explique-t-on à Bercy. Encore faut-il que les parties prenantes s'accordent sur un montant.

Pas de forfait

Seulement, certains taxis ne veulent pas entendre parler de cette tarification forfaitaire. Sur son site internet, la CGT explique ainsi :

Les usagers ont aujourd'hui la chance de se faire facturer leur course taxi selon les kilomètres parcourus ainsi que le temps passé, dans un cadre tarifaire réglementé et fixé par l'Etat grâce au compteur (taximètre). Cette tarification juste et transparente (puisque l'usager ne paie que ce qu'il consomme) est également le gage pour les travailleurs du taxi d'une rémunération juste puisque calculé en fonction du temps de travail et de la période de travail (nuit, dimanche, jours fériés,...).

 Avec la mise en place d'une tarification forfaitaire dans le taxi, les chauffeurs devront accepter de travailler la nuit et le jour pour le même prix, les jours ouvrés et le dimanche et les jours fériés aux mêmes tarifs, et de gagner le même revenu que la course dure trente ou soixante minutes ! Les chauffeurs devront également expliqués aux usagers qu'il est normal de payer le même prix une course dont la distance peut varier de 40% !

Un prix maximum oui !

Ce n'est toutefois pas l'avis de tous les taxis. Le président de la fédération nationale du taxi (FNDT) n'appelle d'ailleurs pas à suivre cette mobilisation. Et pour cause, il n'est  pas foncièrement "contre" le forfait en lui-même, pourvu que la décision ne soit pas prise dans la précipitation, et que le montant soit bien évalué pour ne léser personne, explique-t-il à La Tribune. Selon lui, mieux vaudrait instaurer un "plafond", à l'instar de l'option "Prix maximum garanti" que propose déjà Taxis Bleus. Et surtout "il n'y a pas le feu", insiste-t-il.

En attendant, certains VTCistes estiment que les taxis se tirent une balle dans le pieds en réagissant ainsi contre une mesure qui les rendraient plus compétitifs face aux offres que proposent des sociétés comme Marcel, Allocab, Le Cab, Uber, et autres chauffeurs privés.