Montée au capital d'Air France-KLM : l'Etat français ne fera rien dans le dos de l'Etat néerlandais

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  437  mots
(Crédits : Reuters)
Bruno Le Maire a indiqué que l'Etat français ne prendrait aucune décision sans une "concertation étroite" avec l'Etat néerlandais. Augmentations de capital, nationalisations, plusieurs options pour protéger les grandes entreprises rendues vulnérables par l'effondrement de leur cours de bourse seront présentées rapidement.

L'éventuelle montée au capital de l'Etat français dans Air France-KLM, au-delà donc des 14,3% qu'il détient déjà, voire une nationalisation comme plusieurs membres du gouvernement français l'ont évoquée, ne se fera pas dans le dos de l'Etat néerlandais, contrairement à ce La Haye avait fait l'an dernier quand il avait raflé en catimini 14% du capital  groupe aérien pour "avoir son mot à dire" sur la politique d'Air France-KLM.

 Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a assuré en effet qu'il ne prendrait "aucune décision sans concertation étroite" avec les Pays-Bas sur le groupe Air France-KLM, dont l'activité est frappée de plein fouet par la crise du coronavirus.

"S'agissant du cas spécifique d'Air France-KLM (...), il va de soi que nous ne prendrons aucune décision (...) sans une concertation étroite avec notre partenaire hollandais", a affirmé Bruno Le Maire, interrogé sur une éventuelle nationalisation.

Plusieurs options présentées bientôt

Air France-KLM valant moins de deux milliards d'euros en Bourse, l'Etat français veut protéger les entreprises qui pourraient faire l'objet d'un raid sur leur capital. Aujourd'hui, avec 5,5 milliards d'euros de liquidités, le groupe a de quoi tenir quelques mois. D'autant plus avec les mesures de chômage partiel financées par l'Etat, le report des charges et certaines taxes, et l'absence de facture kérosène pendant l'arrêt des vols.

Ce jeudi, Bruno Le Maire a réaffirmé jeudi la volonté du gouvernement de faire le nécessaire, y compris par le biais d'éventuelles nationalisations, pour soutenir les grandes entreprises françaises susceptibles d'être menacées en raison des turbulences sur les marchés financiers liées à la pandémie de nouveau coronavirus.

"Nous avons plusieurs options sur la table pour toutes les grandes entreprises industrielles qui pourraient être menacées sur le marché, ça peut être des montées au capital (...) ça peut être des nationalisations", a rappelé le ministre de l'Economie sur France inter.

 "Nous avons toutes les options sur la table, nous avons tout examiné, je les présenterai au président de la République très prochainement", a-t-il ajouté.

Une nationalisation d'Air France-KLM semble compliquée. Elle supposerait en effet que l'Etat néerlandais, mais aussi Delta et China Eastern (8,7% du capital chacun) fassent une croix sur leur participation, ou que l'Etat français passe en force. Le projet d'une avance en compte courant  (autrement dit, une avance sur prêt) est à l'étude.

Au-delà d'Air France-KLM, le groupe Renault est également sur la liste des entreprises à protéger.

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