SNCF : hausse de salaire en vue pour éviter les grèves cet été

Par latribune.fr  |   |  555  mots
Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a reconnu qu'il « y a besoin de se voir pour traiter en urgence, effectivement, ces sujets chauds de pouvoir d'achat » en réponse à l'appel à la grève nationale le 6 juillet. (Crédits : Reuters)
Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a tenu à rassurer les voyageurs qui prendront le train pour les grands départs en vacances alors qu'aura lieu une grève nationale le 6 juillet pour réclamer des hausses de salaires. Des revendications que le dirigeant assure avoir écoutées et qui feront l'objet de discussions. Par ailleurs, les prix n'augmenteront cette année.

Apaiser la colère sociale pour ne pas mettre en péril les départs en vacances. Tel est l'objectif de la SNCF alors que se prépare une grève nationale le 6 juillet, veille des vacances d'été. Les quatre syndicats représentatifs (CGT, SUD-Rail, Unsa et CFDT) qui réclament « des mesures de rattrapage salarial de l'inflation » appellent tous les travailleurs du réseau ferroviaire français à cesser le travail.

De quoi paralyser les départs des trains qui emmèneront les vacanciers jusqu'à leurs lieux de villégiature. Mais le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, espère encore pouvoir l'éviter. Interrogé sur Public Sénat, il a assuré que « les grands départs ne sont pas menacés, et c'est important », saluant « le sens des responsabilités des syndicats (qui) ne veulent pas prendre en otage les grands départs ». « On peut rassurer les Français pour les grands départs pendant toutes les vacances, je pense qu'il n'y aura pas de problèmes sociaux à la SNCF », a encore affirmé celui qui veut croire que « peut-être qu'elle n'aura pas lieu, cette grève ». Et d'ajouter : « on va discuter pour essayer de l'éviter », remarquant qu'elle devrait de toute façon ne durer qu'une journée.

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« Traiter en urgence ces sujets chauds de pouvoir d'achat"

« On est parfaitement conscient que, oui, les cheminots, et notamment les plus bas salaires ont des difficultés compte tenu du renchérissement du coût de la vie », a-t-il noté. « Il y a besoin de se voir pour traiter en urgence, effectivement, ces sujets chauds de pouvoir d'achat », a-t-il ajouté, notant qu'il était « trop tôt » pour dire quel serait « le complément à rajouter » aux augmentations annuelles déjà actées, mais dépassées par le rebond de l'inflation. « Il faut satisfaire des revendications sociales légitimes, et à la fois, conserver les grands équilibres », a prévenu Jean-Pierre Farandou, qui s'est dit « impliqué dans ces réunions » avec les syndicats. La CGT-Cheminots, SUD-Rail et la CFDT ont en effet dénoncé que les cheminots de la SNCF soient « confrontés à une inflation croissante et à l'absence d'augmentation générale depuis 2014 ». La hausse des prix atteignait 5,2% en mai sur un an, son plus haut depuis 37 ans.

Possible hausse du prix des billets en 2023

« On a mis les sujets sur la table, on essaie de construire un équilibre, parce qu'augmenter les salaires, c'est une chose, mais il y a aussi un enjeu économique: ça coûte, et il faut faire attention à la répercussion sur le prix des billets par exemple. (...) Il faut qu'à la fin de l'année, l'entreprise reste équilibrée pour ne pas qu'on coûte au pays », a-t-il ajouté. Le patron de la SNCF a, en effet, répété que la compagnie publique devrait peut-être augmenter le prix des billets l'an prochain, pour répercuter la hausse des prix des coûts de l'électricité, des matières premières et « peut-être (...) des salaires ».  « En 2022, on n'augmente pas. En 2023, on s'interroge, on va regarder d'ici la fin de l'année comment nos coûts évoluent. (...) La décision n'est pas encore prise », a-t-il indiqué.

(Avec AFP)