La pression sur les salaires jugés trop bas face à l'inflation s'intensifie en France et gagne les aéroports. Au sein de celui de Paris-Charles-de-Gaulle, le personnel réclame une revalorisation de 300 euros « sans condition, pour toutes et pour tous », on indiqué l'ensemble des syndicats de l'aéroport de Roissy (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa et SUD) qui ont appelé tous les salariés de la plateforme à se mobiliser jeudi.

« Malgré la reprise du trafic et les bénéfices engrangés, notre travail n'est pas rémunéré à sa juste valeur », s'indignent les syndicats dans un tract commun. « Tout augmente, sauf nos rémunérations », dénoncent-ils. Pour FO, « le chaos subi depuis plusieurs semaines par les salariés travaillant sur les nombreuses plateformes aéroportuaires en France et en Europe est intolérable ». Le syndicat estime à 15.000 le nombre d'emplois perdus en deux ans dans le secteur aérien en raison de la pandémie de Covid-19, ce qui aboutit à des « salariés pressurisés ».

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 Alors que le trafic aérien redémarre de manière intense en Europe, retrouvant progressivement son niveau de 2019, les compagnies manquent en effet de la main d'œuvre nécessaire pour absorber ce regain d'activité. Fin avril, le président d'Aéroports de Paris avait ainsi annoncé que 4.000 postes étaient à pourvoir sur les plateformes aéroportuaires d'Orly et Roissy. Amsterdam-Schiphol ou Francfort, des vols ont dû être annulés ces dernières semaines en raison de pénuries de personnels au sol. Au Royaume-Uni, des centaines de vols ont été annulés la semaine dernière pour la même raison.

Un quart des vols annulés

Conséquences du mouvement de grève à Roissy, environ un quart des vols prévus jeudi matin ont été annulés, a indiqué ADP ce mercredi. La direction générale de l'aviation civile (DGAC) a, en effet, demandé aux compagnies aériennes de réduire leur nombre de vols entre 07H00 et 14H00 jeudi. Air France, principale compagnie opérant sur le hub de Paris-Charles-de-Gaulle, a donc annoncé avoir annulé 85 vols court et moyen-courriers jeudi pour répondre aux exigences de la DGAC. « Des changements d'horaire sur des vols long-courriers » sont également prévus, a complété la compagnie, en précisant que «les clients concernés seront contactés directement ».

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Un bel été mais des inquiétudes à la rentrée

L'été s'annonce chargé pour le transport aérien après deux années d'une crise profonde et brutale. Sur le segment loisirs, le nombre de dossiers a augmenté de 8 % par rapport à 2019 pour un chiffre d'affaires qui a bondi de 20 %. Le budget moyen augmente donc, ce qui permet d'absorber une partie de la hausse actuelle des coûts de transports, et la durée des séjours s'allonge également : +15 % sur juillet et août, soit un jour de plus en moyenne.

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Mais au-delà de la saison estivale, le secteur s'inquiète d'une baisse d'activité à l'automne et redouble de prudence dans ses prévisions. En cause d'une part la crise sanitaire qui a réduit les délais pour les décisions d'achat. Craignant une résurgence de l'épidémie qui fermerait à nouveau l'espace aérien, les voyageurs réservent peu de temps à l'avance ce qui conduit à un manque de visibilité sur septembre pour les compagnies aériennes. D'autre part, la guerre en Ukraine renforce également le climat d'incertitude. Sans compter que le segment du voyage d'affaires, qui prend traditionnellement le relais en septembre, est toujours en retrait.