SNCF : "Il est temps d'oser mener la réforme" (Edouard Philippe)

Par latribune.fr  |   |  526  mots
Pour le Premier ministre, "la situation est alarmante, pour ne pas dire intenable. Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien."
Recours aux ordonnances, fin du statut de cheminot, mais préservation des petites lignes... "Il est temps d'oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire", a déclaré le Premier ministre ce matin, en dévoilant les grands axes et le calendrier -très serré- de son projet de transformation.

Malgré les avertissements des organisations syndicales de cheminots, le Premier ministre a annoncé ce lundi matin que, "face à l'urgence" dans laquelle se trouve la SNCF,  il avait l'intention de faire voter "les principes-clés [de la réforme] avant l'été", et que, pour ce faire, il allait recourir aux ordonnances, en cas de blocage. C'est ce que les syndicats craignaient. Ils avaient d'ailleurs averti qu'un tel choix serait considéré comme un passage en force, et donc comme une "déclaration de guerre".

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Situation alarmante

Pourtant, le Premier ministre a cherché à désamorcer la grogne, depuis l'Hôtel Matignon, après avoir dévoilé lors de sa conférence de presse les grands axes de la réforme de la SNCF qui se trouve, selon lui, en danger : "La situation est alarmante, pour ne pas dire intenable. Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien."

"Je ne cherche l'affrontement avec personne. (...) Nous voulons aller vite sans escamoter pour autant la concertation ou le débat parlementaire", a plaidé le Premier ministre qui souhaiterait réduire "le contenu des ordonnances aux seuls aspects techniques."

Le statut de cheminot dans le collimateur du gouvernement

Dans le viseur du gouvernement et alors qu'une ouverture du rail à la concurrence se prépare, le statut de cheminot qui ne sera plus accordé aux nouveaux entrants.

"Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail. A l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n'y aura plus de recrutement au statut", a prévenu le Premier ministre.

La "privatisation de la SNCF" n'est pas l'objectif de la réforme

Edouard Philippe a aussi joué l'apaisement en assurant que cette réforme du rail ne préparait pas "la privatisation de la SNCF".

"La SNCF est un groupe public qui porte des missions de service public. Elle est dans le patrimoine des Français et elle y restera", a promis le Premier ministre.

"Il est temps d'oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire"

Il n'est pas question non plus de toucher aux "petites lignes", comme le proposait le récent rapport de Jean-Cyril Spinetta. Le Premier ministre a voulu répondre ainsi aux inquiétudes de certaines collectivités et usagers:

"Ce n'est pas une réforme des petites lignes. Je ne suivrai pas le rapport Spinetta sur ce point. On ne décide pas la fermeture de 9.000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités."

Mais "il est temps d'oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire", a insisté Edouard Philippe en conclusion de son allocution.

(Avec AFP)