Transavia attaque de front Easyjet et Vueling

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  483  mots
L'été prochain, la filiale à bas coûts d'Air France va ajouter des vols sur 12 lignes qu'elle opère déjà et ouvrir 10 nouvelles lignes. La quasi-totalité de cette hausse de capacités sera positionnée sur des lignes assurées par EasyJet et Vueling.

Transavia France, la filiale low cost d'Air France, continue son développement et sa stratégie d'attaquer frontalement les autres compagnies low cost présentes en France, à Paris en particulier et à Orly plus précisément.

Cinq nouveaux avions

Avec l'arrivée l'été prochain de cinq nouveaux B737-800 (qui porteront à la flotte de la compagnie française à 26 appareils), Transavia va attaquer ses concurrentes, essentiellement Easyjet et Vueling, en concentrant l'essentiel des renforcements de fréquences et des ouvertures de lignes sur des routes assurées par ses rivales au départ de Paris.

Ainsi sur les 12 lignes sur lesquelles Transavia va ajouter un vol quotidien supplémentaire pour proposer un service biquotidien, sept seront également opérées par Easyjet et Vueling (ou les deux) l'été prochain au départ de Paris : Porto et Séville (Vueling), Marrakech (Easyjet), Barcelone, Madrid, Venise, Lisbonne (Vueling et Easyjet). S'ajoute même Dublin desservie par Ryanair.

10 nouvelles lignes

Par ailleurs, sur les 10 nouvelles lignes que va ouvrir la filiale d'Air France l'été prochain (six au départ d'Orly, Londres-Luton, Dubrovnik, Split, Vérone, Edimbourg, Vienne, trois au départ de Lyon, Faro, Lisbonne, Valence et Nantes-Faro), cinq seront également assurées par EasyJet et une par Vueling. A Orly, Easyjet programme en effet Dubrovnik, Split et Londres-Luton, tandis que Vueling opèrera Vérone. A Lyon, Easyjet exploitera des vols vers Faro et Lisbonne.

 Bataille cinglante

La stratégie d'attaquer de front des compagnies basées à Paris est encore plus audacieuse que celle de l'an dernier où Transavia s'était positionnée sur des lignes de Ryanair au départ de Beauvais (Oise). Si pour une clientèle parisienne, la filiale d'Air France a l'avantage de l'aéroport, elle ne l'a pas face à Easyjet et Vueling également basées à Orly et Roissy.

La bataille entre ces trois compagnies qui proposent des tarifs similaires s'annonce donc très chaude. Elle pourrait devenir cinglante à Paris si Ryanair débarquait à Roissy.

Encadré : le SNPL prêt à développer Transavia France en Europe

Par ailleurs, le premier syndicat de pilotes d'Air France, le SNPL, n'est pas fermé au développement en Europe de Transavia France, à condition notamment de préserver l'emploi dans l'Hexagone, a-t-il indiqué jeudi à l'AFP à l'issue d'une réunion. Ceci à la manière de Transalvia Holland, qui vient d'ouvrir une base à Munich, après avoir signé un accord avec les pilotes du syndicat hollandais VNV. Mais cet accord présente "un certain nombre de défauts", selon le SNPL, notamment parce qu'il permet de "recourir à 20% de personnel par le biais de « brokers », des contrats de très courte durée", ce qui n'est "pas défendable", a expliqué à l'AFP Véronique Damon, secrétaire générale du SNPL Air France.

Pour la direction, un accord sur Transavia ne peut aboutir  si aucun accord pour augmenter la productivité des pilotes d'Air France n'est signé