Vinci double ADP dans les aéroports et devient le numéro 2 mondial

Par Fabrice Gliszczynski  |   |  477  mots
(Crédits : Reuters)
Vinci Airports a accueilli 255 millions de passagers en 2019 dans ses 46 aéroports. Il devient le numéro 2 mondial de la gestion aéroportuaire devant ADP qui passe de la première à la troisième place.

Si le report de la décision de privatiser ou pas ADP l'a empêché l'an dernier de lancer l'assaut sur son rival dans les aéroports, Vinci a néanmoins remporté cette année une bataille sur ADP. Jusqu'ici troisième opérateur aéroportuaire mondial, Vinci Airports, la filiale aéroportuaire du groupe de construction et de concession français, a dépassé l'an dernier ADP en termes de passagers aériens accueillis, et s'est hissé au second rang mondial derrière le groupe public espagnol, AENA, le gestionnaire tous les aéroports espagnols. Numéro 1 l'an dernier, ADP passe à la troisième place mondiale, laissant sa couronne à AENA.

Hausse de 5,7% du trafic pour Vinci

Ce vendredi, Vinci a annoncé avoir accueilli 255 millions de passagers dans les 46 aéroports du groupe (+5,7%), soit mieux que les 246 millions de passagers dévoilés plus tôt dans la semaine par ADP : 108 millions pour Paris et Orly (+2,5%); 24,6 millions pour Santiago du Chili dont ADP détient 45% (+5,7%), 9 millions pour Amman (+5,9%) et 105,6 millions pour TAV, en baisse de 32,6% après le transfert d'activité le 6 avril de l'aéroport Atatürk d'Istanbul vers un nouvel aéroport appartenant à un autre concessionnaire. AENA n'a pas encore dévoilé ses chiffres. Mais sa performance de 2018 (plus de 260 millions de passagers) sufit déjà pour être devant ses deux rivaux français.

Faisant perdre à ADP une cinquantaine de millions de passagers en 2019, la perte d'Atatürk est l'une des deux explications de ce classement. L'intégration en mai de l'aéroport de Londres Gatwick (près de 50 millions sur une base annuelle) dans le réseau de Vinci est l'autre explication. Relativement réduit aujourd'hui, l'écart entre les deux groupes français va se creuser davantage en 2020 quand seront comptabilisés, en année pleine cette fois, le retrait d'Atatürk pour l'un, l'arrivée de Gatwick pour l'autre.

ADP veut être le numéro 1 mondial d'ici à 2025

Pour l'heure, les deux rivaux s'activent pour élargir leur périmètre. A l'international notamment. Le développement dans le secteur aéroportuaire est crucial pour Vinci pour compenser la fin des concessions des autoroutes françaises après 2030.

"Dans l'aéroportuaire, nous tirons sur tout ce qui bouge, à part peut-être la Chine car le marché n'est pas ouvert", a indiqué mardi le PDG de Vinci, Xavier Huillard, à l'occasion de ses voeux à la presse.

Il devra néanmoins faire une croix sur l'aéroport de Saint-Louis aux Etats-Unis qui a arrêté le processus de privatisation. En revanche de nouvelles opportunités vont faire jour, comme l'aéroport de Tahiti ou de Nantes. De son côté, ADP nourrit de grandes ambitions à l'international. Lors d'une journée investisseurs en avril dernier, ADP a indiqué qu'il visait la première place mondiale d'ici à 2025, avec un trafic de 450 millions de passagers et 30 à 35 aéroports, contre 25 environ aujourd'hui.