Pourquoi Total débourse 4 milliards de dollars pour s'allier au russe Novatek

Le pétrolier veut profiter des ressources de l'Arctique pour se renforcer dans le gaz naturel liquéfié. En janvier, BP s'était allié à Rosneft pour explorer la même zone.
Copyright Reuters

Total continue à pousser ses pions en Russie. Alors que la décision finale d'investissement du développement du champ offshore de Shtokman, sur lequel elle collabore avec Gazprom, a été légèrement décalée, la major française a noué un nouveau partenariat avec la compagnie privée Novatek pour produire des ressources onshore dans la péninsule de Yamal, elle aussi située au nord du cercle Arctique.

Total va, d'une part, débourser 4 milliards de dollars pour prendre 12,08% du capital de Novatek, avec la possibilité de monter à 19,4% sous trente-six mois. Le groupe va, d'autre part, entrer à hauteur de 20% dans le projet Yamal LNG, détenue à 51% par Novatek. Cet accord, qui reçu la bénédiction du Kremlin, doit être finalisé d'ici à juillet 2011. Il récompense la persévérance de Total, qui avait essayé, sans succès, de racheter une participation en 2005 dans Novatek, numéro deux du gaz russe derrière le Gazprom. Il témoigne aussi de la ruée vers l'Arctique des grandes majors occidentales, dont les technologies sont nécessaires pour développer les ressources dans des environnements aussi hostiles. La manifestation la plus spectaculaire a été le partenariat signé par BP avec le numéro un du pétrole russe Rosneft en janvier.

Le projet Yamal LNG concerne le développement du champ de gaz à condensats de South Tambey. Ses ressources sont estimées à environ 1.250 milliards de mètres cubes, et devraient permettre de produire plus de 15 millions de tonnes par an de gaz naturel liquéfié. Si les contraintes de production de South Tambey, situées en onshore, sont mieux maîtrisées qu'à Shtokman, sa complexité tient à l'export des productions. Il faudra en effet les expédier par le fleuve Ob, ce qui devrait demander de posséder des méthanier brises-glaces, qui n'existent pas aujourd'hui. Novatek avait chiffré de 20 milliards de dollars les coûts de développement du projet.

En entrant dans Yamal LNG, Total se renforce davantage dans le gaz naturel liquiéfié, qu'il produit déjà au Yemen, au Nigeria ou au Qatar. Le GNL, ce gaz convoyé sous forme liquide par tanker, dont le principal marché reste l'Asie, est l'une des quatre priorités stratégiques de Total. La production de GNL du groupe a bondi de 40% en 2010 et représenté 20% de sa production globale d'hydrocarbures.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.