Le pétrole au plus haut depuis six mois

En trois mois, le prix de l'or noir a doublé. Le baril, qui ne valait que 33 dollars en février se négociait hier à près de 65 dollars, son plus haut niveau depuis six mois. Sensible depuis plusieurs séances, la hausse des cours s'est accélérée hier après-midi après l'annonce d'une baisse des stocks aux États-Unis. La chute des réserves américaines de brut enregistrée au cours de la semaine passée a été bien plus importante que prévue, à 5,4 millions de barils contre 700.000 attendus par le consensus. Il s'agit de la troisième semaine consécutive de recul.Hasard du calendrier, la réunion hier à Vienne des douze pays membres de l'Opep avait déjà alimenté la tension sur les prix du brut. Mercredi, Ali Naimi, le ministre saoudien du pétrole, avait déclaré que l'économie mondiale s'était suffisamment raffermie pour supporter un baril compris entre 75 et 80 dollars, ce qui laissait peu d'incertitudes sur l'issue de la rencontre du cartel. Au terme de sa réunion ministérielle, l'Opep a effectivement opté hier pour un statu quo de sa production à 24,84 millions de barils par jour (mbj) ? hors production irakienne ?, le niveau décidé par l'Organisation en décembre dernier. Un changement de cap après les baisses de production engagées et appliquées à 80 % depuis septembre 2008 en vue d'enrayer la chute des cours. Entre septembre et décembre, ces pays avaient en effet décidé de retirer jusqu'à 4,2 millions de barils par jour. « Le statu quo sur les quotas annoncé hier était attendu, la surprise a été la déclaration très explicite de l'Arabie Saoudite concernant l'objectif de fourchette des prix », commentait un spécialiste de la banque JP Morgan Chase.Recul de la consommationD'ici le 9 septembre prochain, date à laquelle il doit à nouveau se retrouver, le cartel table sur l'amélioration de la situation économique pour aider les cours à atteindre l'objectif de 75 dollars. « Nous pensons que la situation économique va s'améliorer, que la demande de pétrole va croître », a estimé hier Chakib Khelil, le ministre algérien de l'Énergie. Une prédiction qui ne fait pas l'unanimité, loin s'en faut. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la consommation en pétrole serait promise cette année à son plus fort déclin depuis 1981. Dans les pays de l'OCDE, rappelle l'agence, les stocks de pétrole sont passés à la fin du mois de mars à 62,4 jours de consommation, soit une hausse de huit jours par an.Sur le seul cas des États-Unis, « les stocks accumulés sont également aujourd'hui bien au-dessus de ce qui avait été observé au cours des cinq dernières années », rappellent les experts de Natixis AM. En dépit de la baisse enregistrée au cours des trois dernières semaines, ils restent supérieurs de 17,9 % à leur niveau de l'an dernier. Mais le signe d'un frémissement de la consommation électrise le marché, même si la radioscopie de la demande indique qu'au cours du mois écoulé, les Américains ont en moyenne moins consommé (? 7,3 %) de produits pétroliers que l'an dernier.
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