Chez HSBC, les banquiers sont mieux payés en Asie qu'à la City

Les salaires de ses cadres et traders asiatiques ont augmenté de « 30 à 40 % » pour éviter qu'ils ne partent à la concurrence.
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C'est officiel : mieux vaut être un banquier en Asie qu'en Europe. HSBC, qui dévoilait ses résultats annuels ce lundi, a augmenté l'an dernier ses bonus pour l'ensemble du groupe de 4,5 %... tandis que les bonus au Royaume-Uni baissaient de 15 %. En moyenne, la rémunération de ses principaux cadres bancaires et traders tourne autour de 950.000 euros. En comparaison, les principaux banquiers basés à Londres gagnent en moyenne 670.000 euros.

« Il y a une très forte pression (sur la rémunération) dans les pays émergents, particulièrement l'Asie-Pacifique et l'Amérique Latine », explique Stuart Gulliver, le directeur général de HSBC. Les banques des émergents n'ayant pas connu de la même façon la crise de 2008, les principaux traders acceptent très mal l'appel à la modération des gouvernements occidentaux. Pour faire face, Stuart Gulliver reconnaît avoir dû augmenter les salaires de base de « 30 à 40 % » dans certains cas pour conserver ses employés.

Menaces de délocalisations

L'annonce de HSBC ajoute à la pression qui règne à la City face aux places financières asiatiques. La taxe unilatérale imposée sur les bonus l'an dernier avait déjà provoqué des menaces de délocalisations. L'agacement était d'autant plus fort qu'il faisait suite à la limitation l'année précédente du statut de « non-doms » (qui permet aux grosses fortunes de ne pas payer d'impôts sur leur argent conservé à l'étranger). À cela s'ajoute la taxe sur les banques, que Londres vient d'imposer cette année. Celle-ci devrait coûter 600 millions de dollars à HSBC en 2011. « Cette taxe porte sur l'ensemble du bilan, pas seulement sur les actifs britanniques, s'agace Stuart Gulliver. Les deux tiers de la taxe portent donc sur des actifs hors du Royaume-Uni. Cela constitue un coût supplémentaire d'être basé à Londres ».

HSBC révèle par ailleurs que 253 de ses employés ont gagné plus d'un million de livres (1,2 million d'euros) l'an dernier, dont 89 sont basés à Londres. Le mieux payé de tous, dont le nom n'est pas dévoilé, a touché presque 10 millions d'euros. Quant à Stuart Gulliver, il a touché 7,1 millions d'euros, dont l'essentiel en actions. C'est cependant une nette baisse par rapport aux 11,5 millions d'euros qu'il avait touchés l'année précédente, quand il dirigeait la division banque d'affaires.

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