Espace Renault : ni SUV ni monospace, mais une familiale de bonne facture

Par Nabil Bourassi  |   |  571  mots
Difficile de voir un SUV à travers cette silhouette fidèle aux codes des Espaces précédents. Toutefois, les roues sont plus grandes que celles du Qashqaï.
Le lancement du nouvel Espace est un pilier du catalogue Renault. Retardé quelques années pour cause de crise financière, le nouvel opus veut prendre le virage du SUV. N'est pas SUV qui veut, mais l'Espace s'est montré une voiture bien finie et très agréable à la conduite malgré son imposante envergure.

Un monospace ou un crossover ? Difficile de trancher lorsqu'on aperçoit le nouvel Espace Renault. D'emblée, on se méfie des éléments de langages d'une communication qui veut absolument rebondir sur la mode des SUV. L'enjeu est de taille puisque ce segment est en passe d'enterrer la race des monospaces, ringardisés par les Qashqaï, Q5 et autres Duster... Pour Renault, pas question pour autant de renoncer à l'Espace qui fait partie de l'ADN de sa marque, un de ses meilleurs best-sellers depuis les années 1980, et plus encore, sa dernière figure de proue dans l'univers haut-de-gamme.

Les roues altèrent les proportions du profil

Sur la silhouette, on a peine à cataloguer l'Espace comme un pur SUV. Certes, les roues sont impressionnantes. Elles sont plus grandes que celles du Qasqhaï, et  plus larges que celles du Toyota Rav4. Gage de prise de hauteur, l'Espace s'empare sans vergogne de l'argument essentiel de la famille des SUV. Mais sur le design, l'harmonie est plus discutable. Le profil de l'Espace semble en partie s'écraser sous l'influence de pneus qui s'accaparent d'importantes proportions. Le constructeur parvient néanmoins à éviter l'écueil d'un style trop clivant, qui lui aurait coûté cher en terme de ventes.

La silhouette et les lignes sont les dignes héritières de l'Espace. Les attributs stylistiques d'un SUV, à savoir une allure baroudeuse tout-terrain, sont absentes. De ce point de vue, on reste plus proche d'un Peugeot 3008 que d'un Nissan Qashqaï. Quelle importance ? Avec l'Espace, Renault vise une clientèle plus familiale. Pour les amateurs de 4X4, le Kadjar est probablement plus approprié.

L'Espace sait se faire tout petit

Pourquoi d'ailleurs rougir de cette appellation puisque l'Espace dispose de tous les atouts techniques pour être une très bonne voiture ? A première vue, cette voiture parait imposante. Pourtant, une fois installé derrière le volant, on en oublie presque son envergure. Avec seulement 160 chevaux, l'Espace assure une très bonne dynamique de conduite. Il faut dire que Renault est parvenu à alléger son monospace/crossover de plus de 200 kilos pour une envergure semblable (4,86m de long). Cet agrément de conduite est particulièrement appréciable pour une voiture de cette taille.

Renault signe une nouvelle fois un intérieur bien dessiné et bien pensé. Dans la finition Initiale Paris, la vie à bord se montre très agréable. L'écran tactile vertical se montre très ergonomique. Le GPS est particulièrement efficient notamment pour éviter les bouchons. Les nouvelles cartes sont très bien dessinées, ce qui permet à Renault de rester dans la course alors que les nouveaux GPS concurrents ont chacun apporté un soin particulier au détail et à la qualité du dessin.

Un renouvellement réussi

L'avertisseur de point mort parait néanmoins très timide. Ce petit point orange qui s'allume au coin du rétroviseur, quand on connait l'espace de la "cabine" intérieure, nous parait inadéquat. Dommage, cette fonction est plus utile qu'on ne le croit.

Au final, Renault signe un retour réussi de son Espace dont le renouvellement avait été suspendu par la crise financière. Les finitions et les qualités routières sont à la hauteur des ambitions de cette voiture familiale. Et même si elle n'a pas le physique d'un SUV, elle en a l'agilité et la puissance.

Modèle essayé

Espace dCi 160cv EDC Initiale version 5 places (version 7 places +1.500€)

Prix 46.300 € sans options