À Paris, le retour de la Belle Époque !

Par Philippe Mabille  |   |  577  mots
[ÉDITO] Le Paris des Expositions universelles de 1889 et 1900 était celui des inventions tous azimuts. Avec les JO de 2024, la dynamique du Grand Paris qui fourmille d'innovations et de grands projets d'infrastructures durables, on est peut-être à l'aube d'une renaissance de cet esprit qui fit la "Ville Lumière".

Madrid a connu sa « movida », Londres sa « Cool Britannia »... Et si Paris renouait, dans les sept ans qui viennent, avec sa Belle Époque, ce moment qui, au carrefour des XIXe et XXe siècle, avait fait de la « Ville Lumière » l'un des phares de la civilisation ?

Après l'Exposition universelle de 1889 et sa Tour Eiffel, celle de 1900 fait entrer Paris dans la modernité avec le Grand et le Petit Palais, le réaménagement des gares (dont celle d'Orsay, devenue depuis un musée), la première ligne du métropolitain (Porte de Vincennes, Porte Maillot), inaugurée le 19 juillet 1900. 51 millions de visiteurs s'y pressent, alors que la France compte à l'époque 41 millions d'habitants ! Malgré les scandales financiers (l'Expo de 1900 sera une ruine économique), des innovations fleurissent à tous les coins de rue : le trottoir roulant de la « rue de l'Avenir » qui relie les Invalides au Champ-de-Mars dessine déjà de nouvelles mobilités.

Ce Paris de la Belle Époque est peut-être en train de se réincarner dans le Grand Paris, dont la métropole va célébrer en janvier le deuxième anniversaire. Signe de l'importance stratégique qu'il y accorde, le président de la République, Emmanuel Macron, va s'impliquer personnellement dans ce projet, sans doute lors de la conférence nationale des territoires, programmée pour le 14 décembre.

La future grande métropole européenne du XXIe siècle ?

Le Grand Paris a tous les atouts pour devenir la grande métropole européenne du XXIe siècle. Sa position géographique, la qualité de sa vie culturelle et... gastronomique sont des arguments puissants dans la bataille pour la relocalisation des activités financières qui ont fait la fortune de Londres. En obtenant le siège de l'Autorité bancaire européenne, Paris a marqué cette semaine un point important dans cette bataille. Elle est encore incertaine, mais les réformes d'Emmanuel Macron commencent à changer l'image du pays à l'étranger, comme l'ont reconnu les patrons de Cisco, de JP Morgan ou de Goldman Sachs.

Mais ce qui va le plus faire changer Paris, comme toutes les grandes métropoles du monde, c'est l'urgence de la lutte contre le réchauffement climatique. Au carrefour des transitions énergétique et numérique, les villes multiplient les actions concrètes pour lutter contre la pollution de l'air, limiter la place de la voiture individuelle et offrir de nouvelles formes de mobilités. Paris est pleinement engagé, avec sa maire, Anne Hidalgo, dans cette transformation, et même si cela fait râler les automobilistes, nul ne peut douter qu'elle va se poursuivre, comme à New York ou Londres.

Grand Paris Express, l'un des plus grands projets d'infrastructures au monde

Le Grand Paris en 2024 ? À l'ouverture des Jeux olympiques, la capitale aura changé de visage, avec l'arrivée de la voiture autonome, la multiplication des pistes cyclables et des parkings « intelligents ». Le Grand Paris Express, ce super métro qui permettra de contourner la capitale et de relier les habitants de la métropole, aura ouvert de premières lignes. C'est l'un des plus grands projets d'infrastructure au monde. Ce grand chantier va faire naître de nouvelles gares, de nouveaux quartiers dont on a connu une première ébauche avec le concours « Inventons la Métropole du Grand Paris », dont les projets sont exposés du 30 novembre au 4 mars au Pavillon de l'Arsenal.

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Par Philippe Mabille,
directeur de la Rédaction de La Tribune