Candidat à Paris, Cédric Villani se voit déjà champion du monde de l'écologie

Par César Armand  |   |  518  mots
"L'écologie est au cœur de notre projet d'avenir dans une démarche rigoureuse et cohérente", a déclaré Cédric Villani. (Crédits : Regis Duvignau)
REPORTAGE. Après deux mois de vrai-faux suspense, le député (LREM) de l'Essonne s'est déclaré le 4 septembre candidat à la mairie de Paris, avec des rêves de transition écologique et de Grand Paris. Ses soutiens le voient déjà en rassembleur du paysage politique local, mais d'aucuns regrettent que la dimension économique soit passée à la trappe.

Hier soir, le président de son comité de soutien en 2014 a dû faire siffler les oreilles d'Anne Hidalgo. Dans le café "La Gaité" (XIVe arrondissement), le député (LREM) de la 5e circonscription de l'Essonne Cédric Villani a en effet déclaré vouloir "être le premier maire véritablement écologiste de Paris". Rien de moins.

Le nouveau candidat "marcheur" à l'assaut de l'Hôtel de Ville entend en "faire la métropole internationale de référence du XXIe siècle" ainsi que "la capitale d'un nouveau mode de développement écologique". De même qu'il rêve de renouer avec le "Paris de la COP21" pour "prendre la mesure de la menace environnementale" et faire face à "l'effondrement de la biodiversité" et à "la chute des ressources naturelles".

"Villani peut recomposer" de Bournazel à Gantzer

"L'écologie est au cœur de notre projet d'avenir dans une démarche rigoureuse et cohérente", a également déclaré Cédric Villani. "Une écologie de proximité et de l'action où nous ferons beaucoup plus pour répondre à l'urgence. Une écologie résolument moderne et solidaire", citant les politiques du logement, des mobilités ou de l'urbanisme.

Soutien de la première heure, l'écologiste Matthieu Orphelin, député (ex-LREM) de la première circonscription de Maine-et-Loire, estime que "si on veut accélérer sur l'écologie, il faut une recomposition de Pierre-Yves Bournazel (candidat Agir, parti du ministre de la Culture Franck Riester, Ndlr) aux écologistes en passant par Gaspard Gantzer-Isabelle Saporta (candidats des Parisiennes, Parisiens, Ndlr). Cédric Villani peut être celui qui la permet."

Le Grand Paris comme levier de la transition écologique

Le mathématicien n'en pas oublié le Grand Paris, thème déjà évoqué pendant la joute interne à la République en marche. Il est question de "renouer avec notre grande histoire en projetant Paris hors de ses frontières au service du plus grand nombre" ou encore de "construire un Paris élargi (...) avec le plus de constance, de rigueur et de détermination".

Ce sera une "dimension importante" de la campagne, confirme à La Tribune l'ex-maire-adjoint (ex-PS) à la propreté et candidat (LREM) aux européennes Mao Peninou. "Sur l'environnement et la qualité de vie, c'est majeur", assure-t-il. "Avec une certaine humilité, Cédric est capable de réunir des acteurs pour travailler sur son projet au-delà du périphérique, notamment sur les questions écologiques", abonde la députée marcheuse de la 10e circonscription de Paris Anne-Christine Lang et conseillère anciennement socialiste de Paris.

La dimension économique passée à la trappe

Dans la foule compacte réunie rue de la Gaité, faute de places suffisantes à l'intérieur, figuraient aussi, entre autres, l'ex-conseiller parlementaire du président Hollande, Bernard Rullier, "animé par la curiosité" ou le coordonnateur national de la stratégie d'intelligence artificielle, Bertrand Pailhès, "venu en voisin".

D'autres encore, comme un membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), regrettaient que la dimension économique soit passée à la trappe, outre une question - "Comment se loger dans les années qui viennent ?" - et une référence à "la spéculation".