Grand Paris : Lecornu va piloter une concertation d'ici à l'été 2020

Par César Armand  |   |  502  mots
Sébastien Lecornu, ministre des Collectivités territoriales. Cette concertation viendra nourrir le projet de loi "3D", pour différenciation, décentralisation et déconcentration, que portera la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, au second semestre 2020. (Crédits : Stephane Mahe)
Lors d'une conférence de presse sur son projet de loi "Engagement et proximité", le ministre des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu a annoncé la tenue d'une concertation en Île-de-France avec les élus et la société francilienne, entre l'après-municipales et l'été.

L'acte II du quinquennat sera-t-il aussi synonyme de réforme de la gouvernance du Grand Paris ? Deux ans et demi après avoir promis au Sénat "une organisation institutionnelle stabilisée et efficace", le président Macron a (enfin !) chargé son ministre des Collectivités territoriales d'organiser, "entre le lendemain des élections municipales et l'été", une concertation "opérationnelle et active" avec les acteurs politiques et la société civile francilienne.

"Que le gouvernement puisse mettre des scénarios sur la table et que l'exécutif prenne ses responsabilités", a annoncé, ce 12 novembre, Sébastien Lecornu lors d'une conférence de presse sur son projet de loi Engagement et proximité. "Nous devons répondre aux questions liées au projet [du Grand Paris, Ndlr] et aux questions financières comme 'qui paie quoi ?', et pas seulement aux questions politiques ou de gouvernance."

Cette concertation viendra nourrir le projet de loi "3D", pour différenciation, décentralisation et déconcentration, que portera la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, au second semestre 2020. Si un titre de ce texte sera consacré aux métropoles, le chapitre du Grand Paris relèvera du ministre des Collectivités territoriales. "Au moment où je vous parle, il semblerait que je sois celui qui porterai le sujet", a précisé Sébastien Lecornu.

"Je souhaite qu'on bouge !"

"Le statu quo sur la métropole du Grand Paris (MGP) n'est plus possible. Je souhaite qu'on bouge !", a ajouté le ministre auprès de La Tribune. Entre une présidente de région qui souhaite la suppression de la MGP, des conseils départementaux qui redoutent de disparaître en petite couronne, une métropole qui rassemble 131 communes et intercommunalités, douze établissements publics territoriaux que seul le monde politique connaît, et les communes, Sébastien Lecornu a du pain sur la planche.

En réalité, il était temps d'agir : dès son élection, le chef de l'État avait demandé au préfet de Paris, préfet d'Île-de-France, Michel Cadot, de lui soumettre une réforme lisible. En décembre 2017, le rapport de ce dernier avait fuité dans Le Monde, évoquant une suppression des départements du 92, 93 et 94 ainsi qu'une montée en puissance des douze établissements publics territoriaux... inconnus du grand public.

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S'en était suivie en septembre 2018 la remise puis l'enterrement du rapport de l'architecte Roland Castro sur "Paris en grand"Cela n'avait pas calmé le président de la métropole, qui, lors de ses vœux de janvier dernier, avait demandé au président Macron "un acte II de la métropole". "On attend que le président de la République s'exprime ! On va attendre jusqu'à la Saint-Glinglin ?", avait encore interpellé Patrick Ollier, en juin, lors de la présentation des lauréats du deuxième concours "Inventons la métropole".

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