Gouvernance du Grand Paris : la métropole presse l'Etat d'agir vite

Lors de la présentation des lauréats du deuxième appel à projets "Inventons la métropole du Grand Paris" le 19 juin, son président Patrick Ollier a exhorté le président de la République à prendre la parole.
César Armand
(Crédits : POOL)

En ouverture de la présentation des lauréats du deuxième appel à projets "Inventons la métropole du Grand Paris", son président Patrick Ollier n'a pas dérogé à la règle du premier concours : il en a présenté les chiffres-clés. 100 heures de jury, 500.000 m² construits, 100% de renouvellement urbain, 15.000 emplois sur la période de construction et 3.500 logements, dont 20% de logements sociaux. Comme à son habitude, il a ensuite grondé le public des élus locaux et des professionnels de l'immobilier :

"Je n'entends pas tous ces signaux. Personne n'en parle ! Parlez de ce que nous faisons ! Osez dire ce qui se fait !"

Mais, à la différence de ses prises de parole précédentes, Patrick Ollier a ensuite interpellé en personne le représentant de l'État sur place, en l'occurrence Julien Charles, secrétaire général aux affaires régionales de la préfecture de Paris, préfecture d'Île-de-France, sur la gouvernance :

"On a le sentiment de contribuer à la politique de l'État. On attend que le président de la République s'exprime ! On va attendre jusqu'à la Saint-Glinglin ?"

L'appel de Macron à Sarkozy

Une fois sur scène, le préfet Julien Charles a, lui, souligné, avec le sourire, "la véhémence et l'amitié" du président de la métropole du Grand Paris (MGP). Ne pouvant répondre en lieu et place d'Emmanuel Macron, le numéro 2 de la préfecture régionale a toutefois adressé à Patrick Ollier "un coup de chapeau de la part de l'État et l'a assuré de son "complet soutien pour l'ensemble de cette démarche".

D'après nos informations, début mai, à la suite de la prise de parole publique de Nicolas Sarkozy demandant à Emmanuel Macron d'aller "plus vite" sur le Grand Paris, le président aurait appelé son prédécesseur pour la lui reprocher. L'ex aurait alors répliqué à l'actuel qu'il n'avait toujours pas réformé la situation depuis deux ans. Piqué au vif, le locataire de l'Élysée aurait donc demandé à Michel Cadot, préfet de Paris, préfet d'Île-de-France, de reprendre son bâton de pèlerin pour trouver une solution consensuelle à l'imbroglio institutionnel. Objectif : pouvoir annoncer quelque chose au plus tôt après les élections municipales.

Carton plein pour Altarea Cogedim

Passées ces considérations politiques, la MGP a ensuite dévoilé les lauréats du concours d'urbanisme. Le groupe Altarea Cogedim a fait carton plein en remportant cinq sites.

"Nous sommes super contents", a déclaré à La Tribune, Stéphane Daillet, Pdg de la filiale d'Altarea Pitch Promotion. "Nous équipes ont été très inventives, ce sont elles qui sont récompensées ce soir."

En deuxième ex-æquo, figurent le groupe Atland, gagnant de deux lieux et poseur de la première pierre du premier projet du premier concours Inventons la métropole en mars dernier, ainsi que le groupe Eiffage, dont les verticales Aménagement et Immobilier ont, chacune, remporté un lot.

Des idées pour les maires... qui en manquent

Parmi les autres vainqueurs, avec Icade et Crédit Agricole, Novaxia, qui a hérité mi-mai de la transformation de l'Hôtel-Dieu, va s'occuper du centre hospitalier de Nanterre.

"Chacune leur tour, les trois équipes finalistes ont pu organiser des réunions publiques avec les habitants du quartier pour connaître leurs attentes. Nous l'ouvrirons donc sur la ville", souligne son directeur général Mathieu Descout.

La concertation citoyenne sera d'ailleurs au cœur de l'agenda de toutes les parties prenantes. Luc Belot, DG du groupe Réalités, lauréat du Stade Bauer à Saint-Ouen, veut, lui aussi, associer la mairie, les riverains ainsi que les commerçants des puces, le Red Star et les supporters.

En réalité, les élus concernés misent sur cet appel à projets pour "voir apparaître des idées" auxquels ils n'auraient pas pensé. Le maire (UDI) du Bourget, Yannick Hoppe, assume :

"J'avais deux terrains difficiles : l'un entre une entrée et une sortie d'autoroute et l'autre près des travaux du Grand Paris Express. Plutôt que de laisser deux terrains vagues en friche il devient possible d'y construire la ville du XXIe siècle."

La directrice générale de la foncière Gecina, Méka Brunel, présidente du conseil de développement de la métropole du Grand Paris, acquiesce :

"C'est magnifique d'avoir cet effet d'échelle !"

César Armand

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Commentaire 1
à écrit le 20/06/2019 à 15:42
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Le grand Paris est une structure inutile qui fait doublon avec les départements ! Ce n'est qu'une couche de plus dans le millefeuille administratif avec sa pléthore d'élus . La région est à même de le remplacer !

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