Infrastructures routières : tout le Grand Paris veut rouler dans le même sens

Par César Armand  |   |  491  mots
150.000 à 200.000 voitures, dont 27 % sont concentrées sur seulement deux axes, circulent chaque jour sur les 800 kilomètres de route de l’Île-de-France.
Le Forum métropolitain, qui réunit les maires de la métropole, a lancé avec l'Etat, la région et la ville de Paris une consultation internationale sur le devenir des autoroutes, du boulevard périphérique et des voies rapides du Grand Paris. Des équipes d'experts plancheront d'ici à l'été 2019 pour dégager des pistes consensuelles.

L'image est suffisamment rare pour être soulignée. Ce jeudi 24 mai, sous la verrière du Forum métropolitain, son président (PS), l'ex-maire de Cachan, Jean-Yves Le Bouillonnec, le préfet de Paris-Ile-de-France Michel Cadot, la présidente (LR) du conseil régional Valérie Pécresse et l'adjoint (app. PS) à la maire de Paris Jean-Louis Missika, ont lancé une consultation internationale commune sur le devenir des autoroutes, du « périph' » et des voies rapides du Grand Paris.

Pour un budget de 2,675 millions d'euros - financé à hauteur d'1 million par la Région, 1 million par la capitale, 200.000 € par l'Etat, 150.000 € de trois départements franciliens et le reste par la métropole, les territoires et les communes intéressées - il s'agit, selon Jean-Yves Le Bouillonnec, de « construire une matière commune de prospective et au plus proche de la réalité », grâce au travail de quatre équipes d'experts internationaux en cours de prospection.

100 millions d'euros pour le véhicule autonome

Face aux enjeux que représentent les quelque 150.000 à 200.000 voitures par jour sur les 800 kilomètres de route que compte l'Île-de-France, la transition écologique et énergétique, ainsi que la révolution numérique et le véhicule autonome, les élus grands-parisiens ainsi que l'Etat ont en effet unanimement décidé d'investir ces sujets d'infrastructures.

Sous sa casquette de présidente d'Île-de-France Mobilités (ex.STIF), Valérie Pécresse veut « imaginer un transport collectif plus performant que le bus » pour les routes, et rêve de devenir « la région leader des mobilités du futur en Europe », en investissant 100 millions d'euros pour le véhicule autonome. Son modèle idéal : des bandes d'arrêt d'urgence des autoroutes pénétrant dans Paris servant au covoiturage et équipées en capteurs pour des « navettes intelligentes » voire des taxis et des VTC.

"Mise à niveau numérique" des routes

Piqué par une remarque de cette dernière - « Quand Paris prend des décisions unilatérales, cela a des conséquences pour les autres » - Jean-Louis Missika, adjoint parisien chargé de l'urbanisme, du Grand Paris, du développement économique et de l'attractivité, va pourtant dans le même sens.

« Paris, c'est 1 % de la superficie régionale, mais 11 % du trafic. Nous vivons une révolution des mobilités qui concerne autant la route que le rail. La France peut être leader mondiale sur les infrastructures numériques. Il va falloir trouver un modèle de financement sur l'entretien des routes et leur mise à niveau numérique. »

Quoiqu'il en soit, tous ces élus, si prompts à s'attaquer par presse interposée dès qu'il est question de voies sur berges par exemple, vantent, toutes et tous sans exception, « une logique projet » (Pécresse) ou évoquent « un consensus pour faire bouger les lignes » (Missika). Reste à voir ce qui sortira dans un an de ces études prospectivistes pour les horizons 2030-2050 et, surtout, comment ces représentants politiques s'en empareront concrètement.