Municipales : le mode d'emploi de Griveaux pour créer un Central Park à Paris

Par César Armand  |   |  637  mots
Le projet de "Central Park" voulu par le candidat Benjamin Griveaux en lieu et place de l'actuel faisceau ferré de la gare de l'Est. (Crédits : DR)
A la suite de la proposition du candidat (LREM) de déplacer la gare de l'Est pour créer un Central Park, son entourage précise à La Tribune le montage technique et financier d'une telle opération.

A sept semaines du premier tour des élections municipales, l'annonce a pris de court tant les Franciliens - Valérie Pécresse en tête - que les habitants de l'Est de la France. Le candidat officiel de la République en marche à Paris, Benjamin Griveaux, a annoncé, hier au JDD, sa volonté de "déplacer la gare de l'Est pour créer un "Central Park parisien".

"Nous libérerons les voies ferrées qui vont du 10ème arrondissement aux limites de Paris et nous créerons un nouveau poumon vert dans la capitale", a ajouté le rival d'Anne Hidalgo, en référence au parc new-yorkais de 341 hectares créée à la fin du XIXè siècle.

"Un projet à dix ans"

Concrètement, comment souhaite procéder Benjamin Griveaux ? Dans l'interview accordée à nos confrères, le candidat d'En Marche promet qu'"après deux ans de travail de concertation avec tous nos partenaires (Grand Paris, Etat, Région, opérateurs)", il soumettra ce projet à référendum.

"Si nous sommes élus, nous mènerons une consultation jusqu'en 2022, avant un référendum, mais c'est un projet à dix ans", déclare à La Tribune Antoine Pellion, ex-conseiller environnement, énergies et transports à la présidence de la République et engagé dans la campagne du candidat LREM.

Le marcheur parisien entend en outre "préserver" les lignes de métro (4, 5 et 7) et de RER et de Transilien (lignes E et P) qui desservent la gare de l'Est. "Nous ne toucherons pas à la partie souterraine", explique Antoine Pellion. "Le bâtiment de la gare de l'Est sera reconverti", a dit encore Benjamin Griveaux.

"Ce sera un projet culturel et commercial", détaille le conseiller du candidat. LREM à Paris en oublierait-elle les portions extérieures du RER E et du CDG Express "Nous maintiendrons leur tracé par une couverture végétale", précise Antoine Pellion.

"Des échanges techniques avec la SNCF, la RATP et ADP"

En réalité, ce qui fait débat est la création d'une nouvelle gare installée à une porte de Paris ou dans une autre commune de la métropole du Grand Paris pour tous les autres trains. "Nous avons un projet sérieux. Porte de la Villette est un emplacement possible", souligne le conseiller de Benjamin Griveaux.

Mais qui sont donc les "acteurs et experts des transports, architectes et urbanistes" mis en avant par le candidat marcheur ? "Nous avons eu des échanges techniques avec la SNCF, la RATP et Aéroports de Paris", assure Antoine Pellion. Sollicitée, la SNCF ne fait "aucun commentaire sur les programmes d'aucun candidat à Paris ou ailleurs".

"Des entreprises intéressées par la compensation environnementale"

L'autre annonce qui pose question est celle de son financement. Le coût total estimé par l'équipe de Benjamin Griveaux se trouve "aux alentours de 1,5 milliard" d'euros. "C'est un ordre de grandeur par rapport au coût d'une nouvelle gare", avance son conseiller, qui renvoie à une ordonnance de juin 2019 sur la loi ferroviaire.

"Les biens immobiliers attribués à la société SNCF Réseau (...) peuvent être repris par l'Etat ou cédés à des collectivités territoriales  pour des motifs d'utilité publique, moyennant le versement d'une indemnité égale à la valeur de reconstitution", est-il effectivement écrit à l'article L. 2111-20-1. Autrement dit, depuis l'adoption du projet de loi, la filiale de la SNCF a la possibilité de céder son foncier à la Ville de Paris. C'est ce qui fait dire à LREM Paris qu'elle a la possibilité de mener à bien ce projet.

Quid d'ailleurs des "acteurs privés et des partenaires publics" qui pourraient participer au financement d'une telle infrastructure ? "Il y a deux grands acteurs : les aménageurs (publics, Ndlr) et les entreprises intéressés par la compensation environnementale et qui pourraient être amenées à investir", répond le conseiller Antoine Pellion.