Le CDG Express, reporté à "fin 2025", ratera les JO de Paris 2024

La ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé ce mercredi 29 mai "un report" de la mise en service de la future liaison ferroviaire CDG Express. La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse et la maire de Paris Anne Hidalgo se félicitent de cette décision, mais resteront attentives aux options proposées dans les prochaines années.
César Armand

[article publié le 29/05/2019 à 16h37, mis à jour le 29/05/2019 à 17h20 avec la réaction du comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024]

Prévu pour être opérationnel pour les Jeux olympiques de Paris 2024, le CDG Express devait ouvrir le 31 décembre 2023 entre Paris et l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle. Même si elle juge le projet "indispensable pour Paris et l'Île-de-France", la ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé ce mercredi 29 mai 2019 "un report" de la mise en service.

Le préfet de la région Île-de-France Michel Cadot avait proposé deux scénarios au gouvernement, suggérant une mise en service à temps pour les JO moyennant une longue interruption du RER B, ou fin 2025. La ligne ferroviaires, dont le coût initial est estimé à 1,8 milliard d'euros - hors coûts de financement -, doit relier directement la gare de l'Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l'aéroport de Roissy. Le trajet doit durer 20 minutes et coûter 24 euros.

Le surcoût du scénario retenu pourrait avoisiner "quelques dizaines (de millions d'euros), une centaine au maximum", a précisé à l'AFP la ministre Élisabeth Borne. La conséquence pour les usagers du RER B pourrait être davantage de coupures le week-end sur la période 2021-23.

"Eviter de dégrader les conditions de transport"

Ce projet est en outre contesté par de nombreux habitants et élus franciliens, qui redoutent notamment que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris.

"C'était la seule option raisonnable pour éviter de dégrader les conditions de transport de millions de voyageurs du RER B et des autres lignes du Nord de l'Île-de-France (RER E, Lignes P, H, K)" réagit dans un communiqué la présidente du conseil régional Valérie Pécresse.

De son côté, la ville de Paris appelle le gouvernement à organiser au plus vite "une réunion associant tous les élus locaux concernés pour s'assurer que ce nouveau calendrier respectera scrupuleusement le programme de rénovation des lignes existantes, et tout particulièrement des lignes B du RER et K du Transilien, ainsi que de la ligne du TER Hauts de France".

"Sanctuariser " les transports du quotidien

La région et Île-de-France Mobilités (ex-STIF, Ndlr) promettent en outre d'être "vigilants" sur la sanctuarisation des transports du quotidien aux heures de pointe, la limitation au maximum des interruptions de circulation en début de soirée et le week-end, la réalisation prioritaire des travaux de rénovation et de modernisation du RER B et les conditions d'indemnisation des voyageurs par SNCF Réseau et ADP, maîtres d'ouvrage du projet, en cas d'aléas de chantier qui dégraderaient la qualité de service.

Valérie Pécresse annonce également que IDF Mobilités et SNCF Mobilités travailleront à proposer ensemble "un service « JO Express » permettant d'organiser notamment sur le RER B aux mois d'août et septembre 2024 la desserte optimale des sites olympiques franciliens". La capitale considère, elle, que "cette liaison ferroviaire qui bénéficiera en premier lieu aux touristes ne doit en aucun cas être réalisée au détriment des transports en commun empruntés quotidiennement par les Parisiens et les Franciliens".

"Le report à 2025 doit par ailleurs permettre de s'assurer que le passage du Charles de Gaulle Express au-dessus de la Porte de la Chapelle est possible sans détériorer le cadre de vie des riverains et sans retarder l'indispensable rénovation urbaine de ce quartier en proie à de nombreuses difficultés", écrit encore la ville de Paris.

 "Le nouveau calendrier n'impacte pas la bonne organisation des JO"

Pour sa part, le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024 estime que cette annonce ne "remet pas en cause la bonne organisation des Jeux de Paris 2024 qui s'appuie sur un plan de transport solide".

"Si le Charles de Gaulle Express représentait une opportunité supplémentaire à la disposition des touristes olympiques et paralympiques utilisant les infrastructures aéroportuaires de l'Aéroport Paris-Charles de Gaulle, il ne répondait pas à un besoin en tant que tel pour la bonne organisation des Jeux", souligne l'équipe de Paris 2024.

Le comité d'organisation dit également partager "pleinement la volonté du gouvernement et des acteurs publics du territoire de réduire l'impact des travaux sur les transports du quotidien, et notamment les usagers du RER B".

César Armand

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Commentaires 3
à écrit le 30/05/2019 à 18:52
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Des élues "majeures" de l'Ile-de-France qui se réjouissent de voir Paris et la France faire moins bien que la Grèce dans la préparation des Jeux Olympiques... Et après, elles s'étonneront des scores de leur parti lors des élections européennes...

à écrit le 30/05/2019 à 10:17
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Pff, vous avez repris le communiqué de presse sans faire aucune enquête. Ce train est injustifiable. Votre article est bidon. Par ailleurs, pour faire économiser une demi heure aux voyageurs de Roissy sans rien débourser ou presque, il suffit de mu...

à écrit le 30/05/2019 à 9:14
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Toujours trop peu toujours trop tard, c'est la devise des politiciens français. Enfin, c'est une dépense de moins dans le gouffre financier de ces JO imbéciles.

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