Paris met le paquet pour récupérer les déçus du Brexit

Par Mathias Thépot  |   |  623  mots
Le premier ministre Manuel Valls espère attirer de nouveaux investisseurs en Île-de-France.
Les principaux dirigeants politiques franciliens étaient réunis ce jeudi autour du Premier ministre Manuel Valls pour lancer un « guichet unique » destiné aux entreprises étrangères qui souhaiteraient venir s'installer dans la région capitale.

S'il est encore trop tôt pour affirmer que le Brexit va générer un exode massif des entreprises implantées au Royaume-Uni vers le vieux continent, on peut en revanche dire que l'agglomération parisienne tente de forcer son destin. Les dirigeants politiques franciliens aimeraient en effet beaucoup profiter du Brexit pour attirer des investisseurs internationaux, ainsi que de nouvelles entreprises.

Ils multiplient les initiatives allant dans ce sens. On se souvient très récemment de la campagne pub du quartier de La Défense « try the frogs » destinée au secteur financier londonien. Pour démontrer une nouvelle fois leur capacité d'accueil, les leaders politiques de l'agglomération se sont réunis autour du premier ministre Manuel Valls dans les locaux de Paris Région Entreprises, afin d'inaugurer un « guichet unique » destiné aux entreprises étrangères qui souhaiteraient venir s'installer dans la capitale, ainsi qu'aux investisseurs internationaux.

Le gratin des politiques franciliens présents

La maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse, le président de la métropole du Grand Paris Patrick Ollier et le préfet de Paris et d'Île-de-France Jean-François Carenco étaient notamment présents. Preuve de leur volonté d'attirer les déçus du Brexit, ils avaient en fait annoncé la création de ce « guichet unique » le 6 juillet dernier, soit quelques jours seulement après le vote britannique.

Ce guichet sera l'interlocuteur unique des entreprises qui souhaitent s'installer en France afin de faciliter leurs démarches. Concrètement, ce service devrait permettre aux entreprises « de trouver des locaux dans la région, de s'installer, de bien maîtriser les questions de fiscalité », a expliqué Manuel Valls. Mais aussi d'aider « les démarches des futurs salariés : visas, emploi du conjoint, crèche, scolarisation des enfants, avec une cartographie détaillée des sections internationales », a-t-il ajouté. Ceux qui viendront s'installer en France bénéficieront aussi du régime fiscal pour impatriés « le plus favorable d'Europe », selon Manuel Valls, et qui devrait être applicable durant huit ans, contre cinq ans jusqu'ici, si la loi de finances 2017 est votée en l'état. Bref, l'Île-de-France ouvre grand ses portes aux entrepreneurs et aux cadres supérieurs étrangers.

Valls se félicite de la baisse du coût du travail

Mais pour le Premier ministre Manuel Valls, ce rassemblement était aussi l'occasion de dresser un bilan de l'action de son gouvernement en matière de compétitivité des entreprises. A quelques mois de la présidentielle de 2017, toutes les occasions sont bonnes pour vanter les succès de la politique de l'offre engagée sous la mandature de François Hollande. Et la réunion de ce jeudi était un moment idoine pour rappeler que les réformes du gouvernement sont destinées à attirer des entreprises.

Lors de son discours, le Premier ministre a notamment mis l'accent sur la baisse du taux d'impôt sur les sociétés à 28 %, contre 33 % auparavant dès 2017 pour les PME et à toutes les entreprises en 2020. « Ces mesures viennent s'ajouter à d'autres » s'est-il félicité, citant la baisse du coût du travail, la réforme du marché du travail « pour lui donner plus de souplesse », les mesures en faveur des TPE et des PME (prime à l'embauche, baisse des cotisations, apprentissage...) ainsi que le soutien à l'innovation et à l'investissement. « La France change, elle se réforme en profondeur », clame le Premier ministre. « Depuis quatre ans, nous avons remis notre pays, notre économie sur la bonne voie », s'est-il aussi réjoui. Il n'a enfin pas oublier de citer l'effet désastreux des attentats sur le tourisme, et qui, d'un point de vue économique, portent atteinte à la croissance et au chômage.