Tourisme : Paris veut corriger les « dysfonctionnements » de la tour Eiffel

Par César Armand  |   |  446  mots
L'éditeur de logiciels Autodesk mettra à disposition des quatre groupes retenues une maquette numérique du « grand site tour Eiffel » afin que la visualisation soit aisée et compréhensible pour les élus comme pour le grand public. (Crédits : Jacky Naegelen)
La ville de Paris, en partenariat avec l'éditeur de logiciels Autodesk, a dévoilé, ce 4 mai 2018, les quatre équipes sélectionnées pour le projet « Grand Site Tour Eiffel ». Objectif : choisir au printemps 2019 un de ces groupes d'architectes, paysagistes et urbanistes capables de réaménager ce lieu emblématique pour une livraison prévue en 2023.


« Objet unique qu'on voit dans n'importe quel film hollywoodien », selon les mots de Jean-Louis Missika, maire-adjoint de Paris chargé de l'urbanisme, de l'architecture, du projet du Grand Paris, du développement économique et de l'attractivité, la tour Eiffel et ses alentours s'apprêtent à être revus et corrigés par la municipalité.
La Ville veut, en effet, « créer et mettre en scène des parcours urbains et paysagers d'accès », « rééquilibrer l'usage de l'espace public au profit des piétons » et « garantir une gestion optimale des flux ». Elle a déjà sélectionné quatre équipes d'architectes, paysagistes et urbanistes, AL+A, Gustafson, Porter + Bowman, Agence Ter et Koz Architectes.

Une maquette numérique pour modéliser le projet


« On a l'impression que ce site est parfait, a souligné Jean-Louis Missika, mais cela masque ses dysfonctionnements à l'échelle humaine qui nous ont amenés à prendre la décision de ce concours », explicitant ses attentes : « Nous attendons un grand projet de couture urbaine et environnementale ».

L'éditeur de logiciels Autodesk mettra à disposition des quatre groupes retenus une maquette numérique du « grand site tour Eiffel » afin de rendre la visualisation aisée et compréhensible pour les élus comme pour le grand public. Paris annoncera au printemps 2019 son choix final, avant une réalisation prévue de 2021 à 2023 et une livraison au plus tard pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Maire-adjoint chargé du sport, du tourisme et des J.O, Jean-François Martins, comparant la vieille dame de fer de trente ans à « un tableau majestueux qui nous délivre autant d'émotions », assure que ce partenariat fera « gagner un temps précieux » à toutes les parties prenantes, « avec une réponse de l'ordre du pointillisme plutôt que de l'art abstrait ».

Un budget de 40 millions d'euros


L'élu répète également que le visiteur, français ou étranger, veut « découvrir, approcher, visiter » la tour Eiffel, insistant sur « le panorama et la perspective » « C'est en fait de l'approcher sous toutes ses coutures et toutes ses perspectives. »
Son collègue Jean-Louis Missika poursuit dans le même sens :

« Nous avons un fleuve, la Seine, une colline, le Trocadéro, un immense jardin, le Champ-de-Mars. Il va falloir prendre en compte le paysage, l'histoire du lieu, la composition urbaine, faire que les Parisiens aient de nouveau envie de venir. »

Le symbole parisien accueille en moyenne chaque année 6 millions de visiteurs avec un record à 7 millions en 2014. Il ne s'agit pas, préviennent les maires-adjoints, de « gratter les pieds » de l'édifice, mais de ''rafraîchir'' le site « dans un esprit de sobriété, de robustesse et d'économie de ressources ». Budget estimé pour ce réaménagement : 40 millions d'euros.