« CAP, une démarche de progrès pour mieux intégrer les ports dans leur environnement »

Rencontre avec Frédérique Guilbert-Palomino, responsable du département RSE chez HAROPA - Ports de Paris
(Crédits : DR)

Quelle est la vocation de la Charte d'amélioration des ports (CAP) ?

Il s'agit d'une démarche de progrès qui vise à mieux intégrer les ports dans leur environnement, en conciliant les différents usages. La Charte comporte deux volets correspondant aux activités implantées sur les ports : les activités industrielles d'une part, et les activités d'animation et de loisirs d'autre part.

Concernant le premier volet, les installations et sites portuaires adhérents à CAP, s'engagent à réaliser un audit annuel par un organisme indépendant puis à mettre en œuvre un plan d'actions.

Dans le cadre des activités d'animation et de loisirs, la démarche s'appuie sur une Charte des Usages, élaborée et concertée avec les parties prenantes à l'échelle d'un ou de plusieurs ports.

Rappelons que les installations portuaires tiennent un rôle important dans l'économie francilienne. Elles permettent d'accueillir des entreprises utilisant la voie d'eau pour le transport des marchandises et d'optimiser les opérations logistiques, par leur proximité avec la ville et le fleuve ou les canaux. Par la mise en place de cette Charte, HAROPA - Ports de Paris et la Ville de Paris veillent à la bonne intégration des ports franciliens dans leurs environnements urbain et naturel, dans le cadre d'un dialogue suivi avec les parties prenantes.

Qui sont les adhérents de cette démarche volontaire ?

HAROPA - Ports de Paris et la Ville de Paris sont les deux entités gestionnaires du réseau portuaire engagées dans la démarche.

Le volet activités industrielles de la Charte regroupe les entreprises et fédérations professionnelles du BTP et des produits valorisables. A ce jour, on dénombre 36 entreprises signataires de CAP parmi ces deux filières.

Dans le cadre des Chartes des usages relatives aux activités d'animation et de loisirs, les acteurs impliqués regroupent les établissements flottants ainsi que les mairies d'arrondissements, les commissariats, les aménageurs, les conseillers de quartier, les riverains...

Sur quels critères les sites doivent-ils être exemplaires ?

L'audit des sites industriels repose sur des critères relatifs à l'intégration urbaine, architecturale et paysagère, la maîtrise des impacts environnementaux des activités, la propreté, l'entretien, mais aussi l'information régulière des publics concernés. Les sites s'engagent aussi à mettre en œuvre un plan d'action, qui est évalué chaque année et présenté aux parties prenantes des ports dans le cadre d'instances de concertation. Au total, ce sont ainsi 124 audits qui ont été réalisés en 2018 sur les différents ports d'Ile de France.

Une Charte des usages, qui concerne les activités d'animation et de loisirs, a été mise en place sur le port de la Gare en 2013 et étendue au port de Bercy en 2016. Une autre Charte des usages a été élaborée sur les ports d'Austerlitz et La Rapée et sera signée dans quelques jours. Elle a pour objectif de définir les bonnes pratiques afin d'assurer la tranquillité des riverains et un usage partagé qui soit bénéfique pour tous. Les membres de la Charte s'engagent ainsi à limiter les nuisances sonores, éviter le tapage nocturne, garantir la propreté des lieux, et plus globalement, améliorer le cadre de vie.

In fine, quels sont les bénéfices de cette démarche ?

Dans un contexte de grandes mutations urbaines et de fort attrait du fleuve, la Charte d'amélioration des ports garantit une meilleure qualité environnementale des sites portuaires, un cadre de vie agréable pour tous et la pérennisation des activités de transport fluvial.

La communauté des acteurs de la Charte d'amélioration des ports est aussi un creuset de réflexion, d'expertises et d'échanges de bonnes pratiques, pour identifier et mettre en œuvre des actions innovantes et exemplaires en faveur de la diversité des usages, l'esthétique des bâtiments et de leurs abords, la propreté, la préservation de l'environnement, et en particulier de la ressource en eau, et du cadre de vie.

Pensez-vous que la Charte puisse inspirer d'autres démarches ?

Oui, j'en suis convaincue, et c'est bien notre objectif.

Rappelons que CAP est issue d'une démarche plus ancienne appelée Sable en Seine. Celle-ci, lancée dans les années 2 000, concernait uniquement les acteurs du BTP, principaux utilisateurs du transport fluvial. Aujourd'hui, la démarche a conquis la filière des produits valorisables. Et plus récemment, les ports d'animation loisirs. En 2016, la Charte s'est étendue au domaine portuaire des canaux de la Ville de Paris. Enfin, la démarche s'exporte aussi en dehors de l'Ile-de-France car nous avons établi en 2017 un partenariat avec la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) qui a souhaité également mettre en œuvre cette démarche de progrès sur ses installations portuaires.

C'est donc une démarche qui gagne progressivement du terrain car elle fait sens pour tout le monde.

HAROPA - Ports de Paris, en tant qu'acteur de la transition énergétique et de la croissance verte, a pour mission de promouvoir le transport fluvial dans le respect de l'environnement et du cadre de vie. Nous souhaitons vivement que ce type de démarche, qui recherche l'exemplarité environnementale dans le cadre d'un dialogue actif avec les parties prenantes, puisse continuer à essaimer le long de l'axe Seine ou sur d'autres bassins.

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