« Les opérateurs télécoms se font la guerre sur le dos de l’intérêt général »

Par Delphine Cuny  |   |  299  mots
Arnaud Montebourg a fustigé « les millionnaires qui se querellent sur la place publique, pendant que des Français attendent le haut ou très haut débit. »
Arnaud Montebourg a fustigé « les millionnaires qui se querellent sur la place publique », en référence à Xavier Niel et Martin Bouygues. Le ministre du Redressement productif a appelé à la « modération » et à la recherche d’un « équilibre » entre consommateurs, emplois et investissement.

Arnaud Montebourg a semble-t-il peu apprécié la sortie de Martin Bouygues, en décembre, déclarant la guerre des prix dans le fixe, venue couronner une série d'amabilités échangées par voie de presse entre Xavier Niel, de Free, et Stéphane Richard, d'Orange. Lors de ses vœux à la presse à Bercy ce jeudi, le ministre du Redressement productif s'est enflammé contre « ces opérateurs qui se font la guerre sur le dos de l'intérêt général. Il est hors de question que nous laissions les prix s'effondrer dans les télécoms parce que des millionnaires se querellent sur la place publique, pendant que des Français attendent le haut ou très haut débit » a-t-il déclaré.

Pas de rente sur le dos du consommateur ni de guerre des prix

« Dans les télécoms, nous ne souhaitons pas davantage de rente sur le dos du consommateur ni de guerre des prix. Il faut trouver un équilibre, modérer les ardeurs des amoureux du low-cost, afin de préserver l'emploi et l'investissement, car nous avons un vrai sujet d'aménagement du territoire, de fracture numérique. La privatisation des bénéfices et la socialisation des pertes, ça suffit ! » a prévenu le ministre. Il a annoncé que le gouvernement demanderait « des obligations, des contreparties », telles que des relocalisations de centres d'appels, des engagements en matière d'emploi et d'investissements, qui seront introduites dans les futures licences des nouvelles fréquences (bande 700 Mhz) qui seront mises aux enchères prochainement. Il a révélé que Xavier Niel, qu'il avait rencontré « en tête à tête » à son cabinet fin décembre, « a dit qu'il ferait lui aussi des efforts » en matière de patriotisme économique pour aider l'équipementier Alcatel-Lucent.