MtGox, la plateforme du frenchy Mark Karpelès officiellement en faillite

Par Florence Trainar  |   |  495  mots
L'équivalent d'un demi-milliard de dollars en monnaie virtuelle pourrait avoir été volé à la plateforme d'échange de Mark Karpelès.
La plateforme d'échange en Bitcoin de Mark Karpelès a demandé vendredi la protection de la loi japonaise sur les faillites. Ce n'est pas la première fois que le patron français se retrouve dans le collimateur de la justice.

La plateforme d'échange de Bitcoin MtGox, qui a brutalement cessé ses transactions le 7 février et affichait une page blanche mardi dernier, s'est placée vendredi sous la protection de la loi sur les faillites au Japon. Son avocate explique que 750.000 bitcoins de clients et 100.000 bitcoins appartenant à la société elle-même avaient disparus, précisant qu'ils auraient pu être dérobés par des pirates informatiques.

Des centaines de millions de dollars

"Nous avons perdu des bitcoins à cause des faiblesses du système. Nous sommes désolés pour les problèmes causés à toutes les personnes concernées", a expliqué le PDG de MtGox, Mark Karpelès au tribunal de Tokyo, d'après des images diffusées par les télévisions japonaises.

Au total, la soudaine fermeture de la plateforme mardi dernier, aurait fait se volatiliser l'équivalent de 400 millions de dollars en bitcoins. La chaîne de télévision publique japonaise NHK a précisé que MtGox s'était aussi fait voler jusqu'à 2,8 milliards de yens de liquidités qu'elle gérait (20 millions d'euros), sans préciser par quel moyen.

Les clients de la plateforme craignent d'avoir été floués. Mark Karpelès, qui n'en est pas à ses premiers démêlés avec la justice, était jusqu'alors resté introuvable.

>> Lire notre portrait : Qui est le Frenchie Mark Karpelès, patron de MtGox ?

Le jeune homme était resté en retrait des réseaux sociaux où il dispose de nombreux comptes, sur lesquels il se présente comme un programmateur informatique invétéré, un créateur d'entreprise expérimenté et un amoureux de son chat.

Une condamnation au Japon 

Ce n'est pas la première fois que le patron français a affaire avec la justice. Après deux ans et demi de procédure, en juillet 2013, Mark Karpelès a notamment été condamné au Japon pour ne pas avoir honoré un contrat, et a dû rembourser plusieurs milliers d'euros.

Le plaignant, Stéphane (il n'a pas souhaité indiquer son nom de famille), un français de 39 ans aujourd'hui, avait fait appel aux services de Mark Karpelès pour le développement de son site web. Mais le jeune patron de MtGox n'a jamais livré la totalité du travail, tout en continuant à toucher les revenus prévus dans le contrat.

"Avec mes avocats, nous sommes en train de monter un dossier au pénal en France pour tentative d'escroquerie, abus de confiance et diffamation", ajoute Stéphane, qui dépeint Mark Karpelès comme un "magouilleur".

Dissimulateur ou victime?

Rien ne permet encore de trancher. Reste que le bug informatique qui a contraint MtGox a suspendre ses transactions le 7 février était connu depuis au moins un an.

L'enquête de la police japonaise permettra de déterminer si Mark Karpèles a tenté sciemment de dissimuler les failles de son système, ou s'il a été la victime de cyberpirates qui écument la planète Bitcoin.