Fusionner Orange et Bouygues Telecom sauverait des emplois selon la CFE-CGC

Par Delphine Cuny  |   |  461  mots
Un comité central d'entreprise se réunit cet après-midi chez Bouygues Telecom où pourrait être annoncé un plan social portant sur 1.500 à 2.000 emplois (sur un effectif de 9.000).
Alors que Bouygues doit annoncer un plan social touchant 1.500 à 2.000 d’emplois, les représentants du syndicat plaident dans un courrier à Manuel Valls en faveur d'une fusion avec l’opérateur historique. Une opération difficilement envisageable sur le plan de la concurrence.

Beaucoup de combinaisons ont été envisagées, mais pas encore celle-ci ! Après le scénario SFR-Bouygues Telecom puis le mariage Bouygues-Free, à l'état de rumeurs, voici l'hypothèse d'une fusion d'Orange avec Bouygues Telecom. Ce sont les représentants du syndicat CFE-CGC de l'opérateur historique et de la filiale de Bouygues qui plaident ouvertement en faveur de ce rapprochement dans un courrier adressé au Premier ministre Manuel Valls et transmis à la presse ce jeudi. Dans l'après-midi, un comité central d'entreprise se réunit chez Bouygues Telecom où pourrait être annoncé un plan social portant sur 1.500 à 2.000 emplois (sur un effectif de 9.000). C'est précisément pour sauver des emplois que les syndicats militent pour cette fusion. 

« Dans le contexte actuel, rapprocher Bouygues et Orange permettrait non seulement de sauver les emplois immédiatement menacés chez Bouygues Telecom, mais aurait également du sens en termes de synergie industrielle » écrivent les représentants CFE-CGC d'Orange et de Bouygues Telecom dans une lettre ouverte à Manuel Valls. 

Remplacer les départs naturels chez Orange

Sébastien Crozier (CFE-CGC Orange) et William Benavent (CFE-CGC Bouygues Telecom) parlent de « fusionner les équipes télécom de Bouygues et d'Orange » ce qui permettrait « d'éviter les licenciements dans les premières, et de rajeunir la pyramide des âges dans les secondes », alors que l'opérateur historique (165.000 personnes dont 102.000 en France) voit ses effectifs fondre de près de 5.000 par an du fait des départs naturels. Ils vont donc au-delà d'un simple partage de réseau, évoqué ces derniers temps à la place de l'accord de mutualisation conclu entre SFR et Bouygues Telecom et dont ce dernier semblerait envisager l'annulation. Rassembler les deux réseaux 4G « offriraient immédiatement un réseau d'excellence, en termes de couverture comme de qualité de service, bénéfique pour les consommateurs comme pour l'économie nationale » font-ils également valoir.  Bouygues Telecom couvre 69% de la population en 4G et Orange 55%, contre plus de 40% pour SFR et un peu moins pour Free. 

Problème de concurrence

Les représentants syndicaux semblent faire totalement abstraction des problèmes de concurrence, l'un des arguments pourtant déjà mis en avant par Vivendi pour justifier son choix de marier SFR à Numericable plutôt qu'à Bouygues Telecom. Or une fusion entre le numéro un français et le numéro trois des télécoms, semble difficilement envisageable sur le plan de la concurrence : elle risquerait de marginaliser Free alors que précisément l'Autorité de la concurrence avait signifié à Free qu'il ne pourrait pas racheter le numéro deux, SFR. 

« Evidemment, Orange ne peut pas participer [à la consolidation du secteur] en France, nous sommes trop gros » avait d'ailleurs déclaré en mars Stéphane Richard, le PDG d'Orange dans une interview à la Tribune.