Bouygues : « Si tel ou tel opérateur veut étudier des solutions, pourquoi pas ? »

Par Delphine Cuny  |   |  428  mots
« Pourquoi Bouygues Telecom serait forcément le dindon de la farce ? » a lancé Martin Bouygues.
Le PDG du groupe Bouygues a vivement attaqué le régulateur, l'Arcep, et déclaré qu'il n'y avait « pour le moment rien de concret » en vue d’un rapprochement de sa filiale télécoms avec un autre opérateur, Orange ou Free, lors d’une audition à l’Assemblée nationale ce mardi soir.

Très remonté, Martin Bouygues a vivement attaqué le régulateur des télécoms, l'Arcep, lors de son audition par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale ce mardi soir. Le PDG du groupe Bouygues a plusieurs fois vilipendé « ce système de régulation [qui] n'est plus acceptable en l'état » et critiqué les propos du président de l'Arcep, Jean-Ludovic Silicani, devant la même commission le 18 juin, évoquant des « opérations de concentration qui concerneront forcément l'opérateur le moins important du secteur, Bouygues Telecom. » De quoi faire bondir le patron du groupe de BTP : « quel cynisme de la part du militant du marché à quatre ! De qui se moque-t-on ? »

Interrogé ensuite sur les rumeurs de rapprochement de sa filiale de télécoms avec un autre opérateur, Orange ou Free, il a d'abord affirmé vouloir « préparer Bouygues Telecom à être compétitif dans un monde à quatre opérateurs. » Avant d'ajouter :

« Pour le moment il n'y a rien de concret. Arnaud Montebourg a fait des déclarations en ce sens. Si tel ou tel opérateur veut étudier des solutions, pourquoi pas ? Mais pourquoi Bouygues Telecom serait forcément le dindon de la farce ? Parce que le régulateur l'a décidé ? Pour l'instant, rien ne se fait dans ce domaine » a déclaré Martin Bouygues aux députés.

En finir avec l'itinérance 3G de Free Mobile

Il faisait référence aux déclarations répétées du ministre de l'Economie, du Redressement productif et du Numérique, qui l'avait invité à fusionner sa filiale avec un autre opérateur plutôt que de supprimer des emplois.Bouygues Telecom a en effet annoncé le 11 juin un plan social portant sur 1.516 emplois, en plus des 546 suppressions à l'été 2012. « Dans le groupe Bouygues, nous n'avons pas une tradition sociale dure, agressive. Pour moi, [ces restructurations], c'est horrible, c'est la chose la plus terrible que j'aurais faite dans ma carrière » a-t-il confié.

Martin Bouygues n'a pas répondu directement à la question du président de la commission, le député (PS) de l'Isère François Brottes, qui lui demandait sans ambages « êtes-vous vendeur de Bouygues Telecom ? » Martin Bouygues avait affirmé un peu plus tôt « il faut que les entreprises retrouvent par elles-mêmes un équilibre naturel. » Il a de nouveau demandé la fin de l'itinérance 3G dont Free Mobile bénéficie sur le réseau d'Orange, « qui lui permet d'alléger ses investissements et crée une distorsion de concurrence qui nous est très préjudiciable. »