3G et 4G : l'UFC dresse des « constats accablants », surtout pour Free et SFR

Par Delphine Cuny  |   |  605  mots
"La qualité de la 4G est corrélée à la taille des villes auditées : Aix-en Provence, Bordeaux et Paris."
L’association de défense des consommateurs a mené une nouvelle enquête sur la qualité des services mobiles, concluant qu’elle s’est dégradée chez SFR et que les problèmes persistent en itinérance chez Free. L’UFC Que Choisir a relevé de grandes disparités de débit entre Paris et des villes telles que Bordeaux et Aix, moins bien loties.

« L'inadmissible mobilité de la qualité » : c'est le titre de la nouvelle enquête de l'UFC Que choisir présentée ce mardi matin, sur les services mobiles des opérateurs, en 3G et 4G également cette fois-ci. Dressant des « constats accablants », cette étude de terrain, menée par un prestataire technique spécialisé (Directique) le mois dernier, tire des conclusions proches de celle du régulateur des télécoms, l'Arcep, en juin dernier, avec un podium identique pour ce qui est de la 3G :

« Orange tire clairement son épingle du jeu (taux de qualité de 87,6%), devant Bouygues Telecom (83,3%). SFR (76,4%) monte sur la troisième marche du podium en montrant régulièrement des signes de faiblesses particulièrement marqués. Free Mobile (65,0%) offre la qualité de service la plus faible » relève l'association de défense des consommateurs.

Orange obtient à chaque fois les meilleurs résultats et meilleurs taux de qualité, tant en 3G qu'en 4G, Bouygues Telecom étant juste derrière l'opérateur historique.

Problème persistant d'itinérance sur Orange pour les abonnés Free

L'UFC observe un « fossé qualitatif » entre Free et les autres, le dernier entrant arrivant « très loin derrière », notamment en taux de navigations Internet réussies et maintenues pendant 3 minutes en 3G, à 35,2% contre 54,2% pour SFR, 67,7% pour Bouygues et 71,9% pour Orange. Mais l'association souligne que les problèmes déjà constatés par les abonnés Free Mobile en situation d'itinérance sur le réseau d'Orange persistent :

« Concrètement, par exemple sur le streaming vidéo, gourmand en bande passante, un abonné naviguant via l'itinérance aura 6 fois moins de chance de pouvoir l'utiliser dans de bonnes conditions que s'il passe sur le réseau propre de l'opérateur ! »

 L'association en appelle aux « autorités de régulation et judicaires de faire au plus vite toute la lumière sur les origines des restrictions constatées sur l'itinérance Orange utilisée par Free Mobile. Il est temps de faire la lumière et si besoin sanctionner. »

Les deux opérateurs se défendent de procéder à un quelconque bridage et se renvoient la balle, s'abritant derrière le secret des affaires de ce contrat commercial. Free Mobile fait-il des économies en bridant lui-même ? Orange limite-t-il la bande passante allouée aux abonnés de Free pour ne pas pénaliser les siens ? Free n'a en tous cas pas attaqué en justice son fournisseur ni sollicité l'Arcep en règlement de différend.

Paris mieux lotie que Bordeaux et Aix en débit 4G

Sur la 4G, sur laquelle l'Arcep ne s'était pas prononcée, des écarts qualitatifs assez similaires sont observés: cependant, Free (78,9%) passe devant SFR (72,1%), qui récolte « le bonnet d'âne » : seulement 47,9% de fichiers de 50 Mo sont téléchargés en moins de 30 secondes chez l'opérateur en passe d'être racheté par Numericable, contre 63,5% chez Free Mobile, 71,9% chez Bouygues et 91,7% chez Orange. Toutefois, le constat tient surtout à des disparités d'ordre géographique :

« La qualité de la 4G est en effet corrélée à la taille des villes que nous avons auditées (Aix-en Provence, Bordeaux et Paris). Ainsi, alors qu'à Paris le débit médian en téléchargement est de 35,1 Mbit/s, il tombe à 28,3 Mbit/s à Bordeaux pour chuter à 12,1 Mbits/s à Aix-en-Provence » s'indigne l'UFC.

Chez SFR, le débit tomberait même à 3,2 Mbits/seconde à Aix-en-Provence, « loin du débit théorique de 115 Mbit/s ! » L'opérateur avance qu'il n'avait pas encore "ouvert" la ville au moment de l'enquête, le mois dernier...

> consulter l'intégralité de l'étude de l'UFC

Article mis à jour à 10h45.