La France championne du monde du WiFi

Par Delphine Cuny  |   |  622  mots
Le WiFi dans le métro de New York : les Etats-Unis ne sont que deuxième, derrière la France, en nombre de bornes WiFi publiques.
Avec plus de 13 millions de bornes publiques, la France est « le pays du WiFi » selon les statistiques d’un cabinet spécialisé. Elle sera dépassée par les Etats-Unis et la Chine en 2018.

La France n'a pas seulement les prix de services télécoms parmi les moins chers du monde : elle dispose aussi du plus vaste réseau WiFi de la planète. En effet, selon les statistiques du cabinet spécialisé Maravedis Rethink, publiées par le spécialiste du WiFi pour voyageurs d'affaires iPass, l'Hexagone est « le pays du WiFi » avec plus de 13 millions de bornes publiques, dépassant largement les Etats-Unis à 9,58 millions. Le cabinet ne détaille pas ce chiffre, notamment la part des bornes communautaires résidentielles pour la France, vraisemblablement très élevée : en effet, Free revendique un réseau communautaire de 3 millions de Freebox HD, SFR un réseau de 4 millions de hotspots, tout comme Orange. Au Royaume-Uni, il y aurait 5,2 millions de foyers fournissant un WiFi public sur les 5,6 millions de bornes du pays (numéro trois dans le monde).

« Les opérateurs de téléphonie fixe fournissant du haut débit convertissent les clients résidentiels en fournisseurs de hotspots communautaires au rythme de un par seconde» relève Peter White, le co-fondateur de Maravedis Rethink. Il note que « l'augmentation du nombre de bornes au sein des communautés étend le Wi-Fi public aux agglomérations urbaines. »


Une borne WiFi pour 20 personnes en 2018

Dans le monde, les bornes WiFi publiques chez les particuliers vont se multiplier « à un rythme effréné » souligne la société iPass, passant de 40 millions aujourd'hui à 325 millions en 2018 selon les projections de Maravedis Rethink. A cet horizon, la carte du monde du WiFi aura radicalement changé. Si la France va accroître de 80% son parc de bornes (à 23,6 millions), elle perdra sa première place, au profit des Etats-Unis (75,9 millions) - où les câblo-opérateurs accélèrent leur déplioement de hotspots au niveau national - suivis de la Chine (71,4 millions) : l'Hexagone sera malgré tout numéro trois mondial, devant le Japon, l'Allemagne, la Corée du Sud et le Royaume-Uni. L'Europe compte actuellement 50% des bornes WiFi dans le monde mais cédera son titre de «continent du WiFi » à l'Asie dans quatre ans. Il y aura au total près d'une borne WiFi publique pour 20 personnes sur Terre en 2018 contre une pour 150 personnes aujourd'hui.

De nouveaux acteurs hors des télécoms, comme Starbucks

L'autre révolution du WiFi est l'émergence d'acteurs ne venant pas du secteur des télécoms : d'ores et déjà, 50% des bornes commerciales sont contrôlées par des marques dont les télécoms ne sont pas le cœur de métier, à l'image de Starbucks.

« Un réseau Wi-Fi mondial, désorganisé et fragmenté, est en train d'apparaître. Le défi est double : il doit être facilement accessible aux consommateurs et facilement monétisable pour les fournisseurs. C'est là où les fournisseurs de plateforme, tels que Facebook et Google, entrent en jeu. Ils peuvent contribuer à ce que ces nouveaux fournisseurs de Wi-Fi soient payés en monnaies exploitables : espèces, publicité ou données utilisateur » relève Evan Kaplan, le PDG d'iPass dans le communiqué.

Cette société californienne, cotée sur le Nasdaq (capitalisant 86 millions de dollars), affirme « gérer le plus grand réseau WiFi du monde », couvrant plus de 120 pays, avec 13 millions de hotspots dans les aéroports, les avions, les hôtels et les espaces publics. Déficitaire, réalisant un chiffre d'affaires annuel de l'ordre de 70 millions de dollars, elle a annoncé en septembre avoir entamé un processus afin d'« étudier ses alternatives stratégiques », autrement dit une vente potentielle. Le PDG souligne que « le WiFi est le réseau privilégié des consommateurs [...] même sur les téléphones 4G les plus perfectionnés, 78% des données passent par le WiFi. » A bon entendeur...