Décidément, Vincent Bolloré continue son grand ménage au sein du groupe Canal+. D'après Mediapart, qui cite des « informations confidentielles », l'industriel breton, qui contrôle le groupe à travers Vivendi, a mis en vente iTélé. Pourquoi ? D'abord parce que la chaîne d'info en continu accumule les pertes.
Bolloré gonfle les chiffres
Le 21 avril dernier, Vincent Bolloré a dégainé des chiffres peu reluisants lors de l'Assemblée générale de Vivendi. D'après lui, la chaîne a perdu 16 millions d'euros en 2014 et 20 millions en 2015. Des pertes, qui au passage, ont été quelque peu gonflées par Vincent Bolloré : elles n'ont pas été minorées « des quelques 10 millions que Canal+ et D8 versent à la chaîne d'info chaque année, en rémunération de la prestation de 'news factory', c'est-à-dire les bulletins d'info qu'elle réalise à la demande », remarque Mediapart.
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En parallèle de ces mauvais chiffres, iTélé évolue surtout dans un univers de plus en plus concurrentiel. Outre BFM TV ou France 24, elle doit faire face à de nouveaux rivaux, comme LCI, qui est passé en clair depuis début avril. Et c'est sans compter l'arrivée de France Télévisions, qui souhaite bientôt lancer une nouvelle chaîne d'info en continu.
Canal+ dément
D'après Mediapart, Bolloré serait entré en négociations avec Patrick Drahi. Fidèle à sa stratégie de « convergence » entre les médias et les télécoms, le patron d'Altice (maison-mère de SFR) a récemment regroupé tous ses actifs médias (dont Libération, RMC ou L'Express...) au sein de l'opérateur au carré rouge, pour les transformer en aimant à abonnés mobiles et Internet.
Reste qu'un rachat d'iTélé par Drahi, qui a aussi la main sur la chaîne concurrente BFM TV, pourrait ainsi, assez logiquement, sonner sa disparition. Mais ce n'est pas tout. D'après Marianne, Vincent Bolloré aurait également proposé iTélé au trio Pierre Bergé, Xavier Niel et Matthieu Pigasse, déjà à la tête du groupe Le Monde.
De leur côté, les journalistes d'iTélé se sont inquiétés ce mercredi d'une possible cession :
« Etre propriétaire d'une chaîne d'info, ça engage. C'est étrange d'avoir quelqu'un qui vous a voulu et qui, quelques mois après, ne vous veut plus », a lancé sur RTL le président de la Société des journalistes de Canal+/iTélé, Olivier Ravanello, à l'adresse de Vincent Bolloré.
Interrogé par l'AFP, une porte-parole de Canal+ a malgré tout démenti qu'iTélé était en vente.