Divorce consommé entre Vivendi et Mediaset

Par Pierre Manière  |   |  358  mots
Vincent Bolloré, le chef de file de Vivendi.
Dans un communiqué publié ce mercredi, le géant des médias dirigé par Vincent Bolloré « se considère aujourd'hui libéré de sa volonté de privilégier une solution amicale » avec le groupe de de télévision de Silvio Berlusconi, et « se réserve le droit de mener toute action visant à défendre ses intérêts et ceux de ses actionnaires ».

Tout rabibochage, un temps évoqué, paraît désormais exclu. Ce mercredi, Vivendi s'est fendu d'un communiqué tirant à boulets rouges contre Mediaset. Dans cette missive, le géant des médias de Vincent Bolloré fustige les attaques en justice du groupe de télévision de Silvio Berlusconi - dont il songeait un temps à racheter Mediaset Premium, son bouquet de chaînes payantes, avant de se rétracter.

Dans son communiqué, Vivendi affirme « [s'être] toujours déclaré ouvert à la discussion dans le différend qui l'oppose à Mediaset, et n'a eu de cesse, ces derniers mois, de rechercher des solutions alternatives ». Le groupe de Vincent Bolloré regrette que « pour seule réponse » à « son attitude constructive », il a essuyé « des communications agressives » et « le lancement de multiples actions judiciaires ».

Des « hypothèses irréalistes »

Vivendi « réaffirme » ensuite que « le business plan de Mediaset Premium qui lui a été présenté, et qui prévoit l'atteinte de l'équilibre d'exploitation en 2018, repose sur des hypothèses irréalistes ». Et qu'en l'état, à l'en croire, il « ne peut donc être tenu responsable de la situation actuelle ».

Résultat, Vivendi décide donc de couper les ponts. Dans le même communiqué, le groupe « se considère aujourd'hui libéré de sa volonté de privilégier une solution amicale, et se réserve le droit de mener toute action visant à défendre ses intérêts et ceux de ses actionnaires ». Pour rappel, depuis le printemps dernier, rien ne va plus entre Vivendi et Mediaset. Fin juin, Vivendi a fait capoter un « partenariat stratégique » entre les deux groupes, évoquant « des différends significatifs dans l'analyse des résultats de sa filiale de télévision payante, Mediaset Premium ». Au mois d'août, Mediaset a engagé une action en justice contre Vivendi. Et la semaine dernière, le groupe de Silvio Berlusconi a carrément demandé la mise sous séquestre de 3,5% du capital du spécialiste français des médias, soit la part qui devait lui revenir en échange de son bouquet de télévision premium.