L'usine alsacienne de Huawei commencera à produire « fin 2025 »

Par latribune.fr  |   |  510  mots
Huawei revendique une part de 20% du marché français des infrastructures télécoms. (Crédits : Shutterstock)
« L'ambition, c'est produire 1 milliard de marchandises par an, et c'est fabriquer en France pour fournir l'ensemble du marché européen », annonce le groupe qui produira des équipements pour réseaux mobiles à Brumath. Face aux politiques anti Huawei des Etats-Unis et de l'Allemagne, les portes commerciales sont toutefois loin d'être ouvertes pour le fabricant chinois.

La future usine Huawei située sur un terrain de 8 hectares, à Brumath, en Alsace, sortira de terre d'ici un peu plus d'un an. Le géant des télécoms chinois, qui avait démarré la construction d'une usine en 2021, a annoncé y débuter « fin 2025 » sa production d'équipements pour réseaux mobiles, notamment 5G, a affirmé samedi le directeur général adjoint de sa branche française. A la clé, ce sont 500 emplois attendus dans la région, à la suite d'un investissement de 200 millions d'euros.

Huawei France, qui compte 1.000 salariés répartis entre six sites à Paris, Boulogne, Grenoble et Sophia Antipolis, se concentrait jusqu'à présent sur des activités de recherche et développement.

Cette « usine va sortir de terre » et « va lancer normalement (sa production) vers fin 2025 », a déclaré Minggang Zhang sur France Inter. La production était auparavant prévue pour 2022.

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« L'ambition, c'est produire 1 milliard de marchandises par an, et c'est fabriquer en France pour fournir l'ensemble du marché européen », a-t-il précisé.

La guerre commerciale n'est pas loin

Un objectif visé même si l'Allemagne envisage d'interdire les pièces fabriquées par Huawei et par ZTE, autre constructeur chinois, dans ses réseaux 5G à partir de 2026. Et même si la Commission européenne a appelé les 27 pays membres et les opérateurs télécoms à exclure de leurs réseaux mobiles ces deux fournisseurs qu'elle juge à risque pour la sécurité de l'UE.

« La construction progresse et ça avance bien. Et l'ensemble du marché européen, on y est, on progresse, on travaille bien et tout en adoptant une manière totalement transparente pour les différents Etats, les différents interlocuteurs », a assuré Minggang Zhang, en se disant « confiant ».

Dans un contexte de guerre commerciale Etats-Unis/Chine, Washington a déjà interdit la vente d'équipements de cinq fournisseurs chinois, dont Huawei et ZTE, invoquant des risques d'espionnage ou de sabotage des réseaux occidentaux, ce que démentent ces entreprises.

Concernant la France, Huawei avait annoncé fin 2020 sa décision d'installer une usine au Business Parc de Brumath (Bas-Rhin), ville d'environ 10.000 habitants située à une vingtaine de kilomètres de Strasbourg, non loin de Haguenau, et d'y investir 200 millions d'euros.

Ce site décrit comme « écologique » doit produire les principaux équipements composant les stations de base sans fil (c'est-à-dire les antennes) destinées au marché européen.

Arrivé en 2003 en France, où le groupe a ouvert six centres de recherche et un centre mondial de design à Paris, Huawei dit avoir réalisé dans l'Hexagone 2,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2021 et revendique près de 10.000 emplois générés.

L'entreprise revendique également une part de 20% du marché français des infrastructures télécoms, malgré les fortes restrictions issues de la loi dite « anti-Huawei » de 2019, visant à prémunir les réseaux français de « risques d'espionnage, de piratage et de sabotage » permis par la 5G.

(Avec AFP)