Cette machine à laver qui veut concurrencer le pressing

Par Laszlo Perelstein  |   |  536  mots
Tant par son design -recherché- que par son prix -onéreux pour une machine qui ne lave qu'un vêtement à la fois-, la Swash vise une clientèle aisée.
Un nouvel appareil électroménager commercialisé par les entreprises américaines Whirlpool et Procter & Gamble propose des lavages à sec en 10 minutes, et se range dans le placard.

Les pressings dans le viseur. La Swash, fabriquée par le spécialiste de l'électroménager Whirlpool, en collaboration avec Procter & Gamble (P&G qui commercialise des produits de consommation courante), propose de laver à sec en 10 minutes chemise, tailleur, jean ou veste (pour cette dernière, la durée peut s'allonger jusqu'à 15 minutes).

Vendue aux États-Unis pour 500 dollars (388 euros), elle affiche des dimensions mini (51 cm de hauteur, 54,5 cm de profondeur avec la porte ouverte et à peine 16,5 cm de largeur) qui lui permettent de se loger dans un dressing ou même dans un placard un peu profond. Une capsule (vendue 7 dollars - soit 5,45 euros - le pack de 12) est nécessaire à chaque lavage et il n'est possible d'accrocher un vêtement à la fois, comme le présente la vidéo de démonstration.

Les tâches persistent

Attention toutefois, la Swash ne prendra en aucun cas la place d'une machine à laver puisqu'elle n'enlève pas les taches comme le met en garde la Foire aux questions (FAQ) sur le site Internet dédié. Whirlpool, spécialiste de l'électroménager, évite ainsi de cannibaliser son propre marché.

L'appareil électroménager va donc appliquer un lavage à sec sur le vêtement, ce qui va le "rafraîchir" (donc supprimer les éventuelles odeurs) mais aussi enlever les plis qui auraient pu se former. L'idée ici étant d'espacer les séances de lavage à la machine et de repassage, qui ont tendance à abimer les vêtements.

Profiter d'un segment existant

Les deux sociétés américaines espèrent en fait profiter d'un segment spécifique qu'elles qualifient de "re-wear" (soit re-porter, le fait de remettre un vêtement que l'on a déjà porté une fois).

"Il y a vingt ans, personne n'aurait admis qu'il re-portait [un vêtement]. C'était sale. C'était tabou. À présent, les consommateurs mettent en avant à quel point c'est intelligent de re-porter", a ainsi expliqué au magazine Wired Mike Gireff, directeur de la recherche et développement dans la division Création de nouveau marché et innovation chez P&G.

Le haut-de-gamme en vue

Tant par son design - recherché - que par son prix - onéreux pour une machine qui ne lave qu'un vêtement à la fois -, la Swash vise une clientèle aisée. Ainsi, la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines, alliée d'Air France - KLM, a décidé d'en équiper ses Delta Sky Clubs (450 dollars d'adhésion annuelle pour un membre simple), présents dans de nombreux aéroports, rapporte Wired.

Le prix relativement bas des dosettes individuelles (environ 45 centimes d'euro par linge à laver) devrait néanmoins largement jouer en sa faveur au vu des prix parfois conséquents des laveries.

Pour exemple, à Paris, un lavage à sec/repassage de chemise, le vêtement pour lequel c'est le moins cher, coûte ainsi 2,5 euros. La machine est ainsi amortie au bout de quelque 200 lavages (sans compter le prix de l'électricité, alors que la machine n'est pas "conforme" à l'économie d'énergie, comme le précise la FAQ). Soit moins d'un an si l'on prend l'exemple d'un/e employé/e de bureau qui change de chemise/chemisier tous les jours.