Analyse du sommeil : le français Dreem lève 35 millions de dollars auprès du géant Johnson & Johnson

Par Sylvain Rolland  |   |  536  mots
Depuis un an, Dreem (anciennement Rythm) commercialise un bandeau connecté qui, grâce à ses capteurs, mesure l'activité cérébrale et utilise des programmes sonores pour faciliter l'endormissement et améliorer la qualité du sommeil profond. (Crédits : DR)
La startup française commercialise depuis l'an dernier un bandeau connecté qui mesure l'activité cérébrale et utilise des sons pour favoriser l'endormissement. Soutenue par le géant américain de la santé Johnson & Johnson, elle lève 35 millions de dollars (30 millions d'euros) pour se développer à l'international et soutenir sa R&D.

La French Tech continue d'affoler les compteurs. En moins d'un mois, dans la lignée de Voodoo (172 millions d'euros), OpenClassrooms (51 millions), Klaxoon (43 millions), Back Market (41 millions d'euros) ou encore Lendix (32 millions d'euros), c'est au tour de la startup Dreem d'annoncer, ce mardi 26 juin, une levée de fonds spectaculaire de 35 millions de dollars (30 millions d'euros). Un montant obtenu en grande partie grâce au géant américain de la santé Johnson & Johnson (via sa branche Innovation), qui mène le tour de table auquel ont aussi participé les investisseurs historiques de Dreem, Bpifrance, Maif Avenir et l'entrepreneur Laurent Alexandre.

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Un bandeau connecté qui favorise l'endormissement

Depuis un an, Dreem (anciennement Rythm) commercialise un bandeau connecté qui promet à son porteur de passer de meilleures nuits. Grâce à ses capteurs, il mesure l'activité cérébrale et utilise des programmes sonores pour faciliter l'endormissement et améliorer la qualité du sommeil profond.

"Jan Born, chercheur en neurosciences à l'université Tübingen, a prouvé que des stimulations sonores jouées à des moments spécifiques du sommeil profond peuvent améliorer significativement le rythme des ondes lentes, et donc la qualité du sommeil profond", indique l'entreprise sur son site Internet.

Si Dreem, basée à Paris et à San Francisco, a réussi à séduire un géant mondial tel que Johnson & Johnson, c'est parce que la startup a réussi à imposer sa crédibilité en se basant sur des travaux scientifiques et en se définissant non pas comme une entreprise dans le domaine des objets connectés, mais plutôt dans la santé et particulièrement dans le secteur des neurotechnologies. Au total, la pépite fondée par Hugo Mercier et Quentin Soulet de Brugières a levé 57 millions de dollars (environ 49 millions d'euros) depuis sa création en 2014.

Un marché gigantesque : 30% de la population mondiale dort mal

Ce troisième tour de table - après 22 millions de dollars en deux levées en 2016 puis en 2017 - devrait permettre à Dreem de poursuivre sa commercialisation à l'international, notamment aux États-Unis, et d'étoffer son équipe, qui s'élève actuellement à 70 collaborateurs. L'objectif est aussi de poursuivre sa R&D afin de créer "une nouvelle génération de produits technologiques dans le domaine du sommeil". Il faut dire que le marché apparaît colossal :

« Comprendre et améliorer le sommeil est l'un des enjeux technologiques, scientifiques et sociétaux, majeurs de notre époque. Alors que 30% de la population mondiale déclare mal dormir, le manque de sommeil, à long terme, a de lourdes conséquences sur notre santé », affirme Hugo Mercier, co-fondateur et Pdg, dans un communiqué.

Le sommeil est effectivement devenu à la fois l'un des maux du siècle - la France est le troisième marché mondial pour la vente de médicaments d'aide au sommeil sans ordonnance -, et un filon économique très porteur pour les entreprises, qui rivalisent d'inventivité pour créer de nouvelles solutions, à la fois dans le domaine du confort (matelas innovants, oreillers à température variable, applications de bruits censés favoriser l'endormissement...) mais aussi dans le domaine de la santé.