WineTech : Kol, le "Deliveroo de la boisson" qui a trouvé la martingale

Par Mounia Van de Casteele  |   |  484  mots
En réduisant les intermédiaires, la jeune pousse se permet ainsi de proposer des tarifs concurrentiels par rapport à des concurrents tels que le caviste Nicolas.
La jeune pousse se définit comme un caviste dématérialisé. Sa promesse? Livrer bouteilles de vins, spiritueux, champagnes, bières, et softs, en moins de 30 minutes, nuit et jour, à température de dégustation, et au prix de la grande distribution.

Alors que les Deliveroo, AlloResto, Foodora et autres Ubereats se disputent le marché de la foodtech, une startup a décidé de se positionner sur le créneau de la livraison de boissons, comme sa concurrente Allo Apéro. Fondée en avril 2016 par Martin Gunther, Baptiste Guez, et Pierre Nicolet, la toute jeune pousse soutenue par l'accélérateur Capital Partners, a d'abord réalisé une première levée de fonds. Travaillant en direct avec une centaine de producteurs, elle se dit ancrée dans une "démarche épicurienne". La plateforme propose ainsi une sélection qui se veut originale, allant de la bière artisanale aux grands crus classés, renouvelée tous les 15 jours, et élaborée à l'aide d'œnologues qui collaborent avec la marque depuis son lancement, explique Martin Gunter. En réduisant les intermédiaires, la jeune pousse se permet ainsi de proposer des tarifs concurrentiels par rapport à des concurrents tels que le caviste Nicolas.

A l'instar des foodtech, le service actuellement disponible à Paris et à Londres, via une application mobile (iOS) et un site e-commerce, fonctionne avec une flotte de 80 livreurs indépendants. Ceux-ci sont rémunérés en fixe et en variable, en fonction du nombre de livraisons réalisé. "Ils peuvent gagner jusqu'à 15 euros de l'heure sur les créneaux à forte demande", précise le jeune entrepreneur. Quant aux bouteilles, stockées à température de dégustation dans trois entrepôts parisiens, elles sont livrées en moins de 30 minutes. Avec l'objectif de réduire les délais à 15 minutes d'ici la fin de l'année.

Des stocks internalisés

Cependant, là où les foodtech facturent un prix forfaitaire de 2,50 euros par livraison, Kol, qui fonctionne tous les jours de 18h à 3h, et jusqu'à 5h du jeudi au samedi, fait varier le prix de la livraison en fonction de l'heure de la demande. Grosso modo, il tourne autour de 3 euros en journée et autour de 5 euros la nuit, précise Martin Gunter. Le tout, sans minimum d'achat. Surtout, le fait d'avoir internalisé ses stocks permet à la jeune pousse de ne pas dépendre des distributeurs, contrairement aux foodtech précédemment citées, tributaires des horaires des restaurateurs. Si bien que "nous réalisons de vraies marges là où tout le monde perd de l'argent", se réjouit l'un des co-fondateurs.

Un modèle rentable

En effet, le concept semble séduire, à en croire le chiffre d'affaires mensuel que la startup préfère garder secret. Déjà rentable, celle-ci vise un chiffre d'affaires à sept chiffres en 2017. Le but étant d'essayer d'augmenter le panier moyen actuel de 50 euros. D'ici là, Kol, qui compte plus de 10.000 clients, et livre plus de 10.000 bouteilles par mois se sera sans doute implantée à Bordeaux et à Lyon. Mais en attendant, elle serait en train de boucler un second tour de table. De quoi lui donner les moyens de ses ambitions.