Yahoo : les données seront stockées en Irlande

Par latribune.fr  |   |  308  mots
L'entreprise pourrait bénéficier de réductions d'impôtsen facturant d'avantage de charges à sa filiale française
Le géant de l’Internet met en place une politique de recentralisation de la gestion des données. Elles seront désormais stockées dans le pays celtique et soumises au droit irlandais, même pour les utilisateurs français.

L'Irlande, Eldorado de la high-tech ?  "À partir du 21 mars 2014, nos services vous seront fournis à partir d'une seule entité européenne, basée en Irlande", indique en tout cas le groupe dans un courrier envoyé à ses utilisateurs français.

De même que pour les utilisateurs des services Yahoo (Yahoo Mail, Yahoo Messenger, Flickr etc...) en Europe, Afrique et au Moyen-Orient, les contrats français seront "transférés de Yahoo France SAS à Yahoo EMEA (Europe, Moyen-orient, Afrique) Limited", et donc de fait soumis au droit irlandais. Pays où la protection des données personnelles est moins stricte qu'en France.

Dans ses nouvelles conditions d'utilisation, Yahoo! précise qu'il est "susceptible d'accéder, de conserver et de divulguer vos informations et votre contenu [...]" notamment "à ses sociétés affiliées dans le monde entier afin de vous fournir les services Yahoo de manière efficace".

Réduction d'impôts

"Cela ne change rien en ce qui concerne la partie taxes, nous sommes en totale concordance avec les lois locales. Nous payons nos taxes dans chaque pays en fonction des lois en vigueur", a déclaré une porte-parole du groupe en France.

Ce changement pourrait toutefois permettre à l'entreprise de facturer d'avantage de charges à sa filiale française, réduisant ainsi son bénéfice taxable dans l'Hexagone, estime le Monde.

D'autres géants de l'internet ont déjà choisi l'Irlande pour concentrer leurs activités et services pour la zone Europe. Comme Google, qui ne paye qu'un faible pourcentage d'impôts car la quasi-totalité de ses revenus déclarés en Irlande, après un passage aux Pays-Bas via une société intermédiaire, est transférée dans le paradis fiscal des Bermudes où est située la filiale Google Ireland Holdings.

Le moteur de recherche risquerait toutefois un redressement fiscal à hauteur d'un milliard de dollars, affirmait mardi le Point.