Internet : François Hollande veut harmoniser les pratiques fiscales

Par latribune.fr  |   |  529  mots
"Et au moment où je lance le pacte de responsabilité, c'est aussi ce mouvement vers l'entreprise que nous devons accompagner", a-t-il encore déclaré, y voyant également une "illustration" de l'économie de l'offre dont François Hollande se fait désormais le chantre.
Le président français a estimé jeudi que l'optimisation fiscale pratiquée par les géants de l'internet n'était "pas acceptable" lors d'une visite surprise au siège du site de vente en ligne vente-privee.com à La Plaine Saint-Denis.

L'optimisation fiscale pratiquée par les géants d'internet? "Ce n'est pas acceptable", a déclaré le chef de l'Etat à la presse, ajoutant être "d'accord" avec le président américain, Barack Obama, qu'il rencontrera la semaine prochaine aux Etats-Unis, pour faire un "effort d'harmonisation fiscale":

"Ce n'est pas acceptable et c'est pourquoi, au niveau européen comme au niveau mondial, on doit faire en sorte que l'optimisation fiscale, c'est-à-dire la tentation de certains grands groupes, concurrents d'ailleurs de nos entreprises, de s'installer là où l'on paie moins d'impôts, puisse être remise en cause"

"Chacun doit être dans les mêmes situations de concurrence"

En effet, "chacun doit être dans les mêmes situations de concurrence, y compris sur le plan fiscal", a fait valoir le président, ajoutant que "par rapport à ces grands groupes que l'on connaît, qui se mettent dans des pays à faible taux d'imposition des sociétés, nous devons agir".

"Et quand j'irai aux Etats-Unis, dans quelques jours, avec le président Obama, nous sommes d'accord pour faire cet effort d'harmonisation fiscale", a enchaîné François Hollande à l'issue d'une visite surprise au siège de vente-privee.com, le leader mondial des "ventes évènementielles" de produits de marques déstockés.

Hollande se rendra aux Etats-Unis du 10 au 12 février

François Hollande doit en effet se rendre à Washington du 10 au 12 février pour une visite d'Etat au cours de laquelle il rencontrera les grands patrons de la Silicon Valley à San Francisco, parmi lesquels les dirigeants de Facebook, Twitter, Mozilla ou Google.

Car selon le site internet lepoint.fr, le fisc français a décidé d'infliger un redressement d'un milliard d'euros au géant américain Google, au terme d'une enquête lancée en 2011 concernant son optimisation fiscale. "Ce sont des rumeurs et on ne commente pas les rumeurs", a cependant réagi un porte-parole du groupe en France, interrogé sur ces informations parues mardi, tandis que le ministère de l'Economie a refusé de les confirmer ou de les infirmer, invoquant le secret fiscal.

La France "peut être innovante, créatrice, fondatrice"

Quoi qu'il en soit, la France "peut être innovante, créatrice, fondatrice", a souligné pour sa part le président Hollande, chantant les louanges de vente-privee.com, une "entreprise de 100 personnes il y a dix ans" qui emploie aujourd'hui "2.100 personnes avec 300 recrutements nets par an". "Nous pouvons en être fier", a-t-il souligné avec l'intention, "avant (son) voyage aux Etats-Unis, de démontrer qu'en France aussi, on est aussi capable d'inventer, de soutenir l'entreprise et de faire confiance aux entrepreneurs".

"Et au moment où je lance le pacte de responsabilité, c'est aussi ce mouvement vers l'entreprise que nous devons accompagner", a-t-il encore déclaré, y voyant également une "illustration" de l'économie de l'offre dont il se fait désormais le chantre.

Il faut dire qu'avec 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2013, et une croissance annuelle de 23%, vente-privee.com apparaît comme un fleuron de l'économie numérique en France. Par ailleurs, le site reçoit 80 millions de visites mensuelles et expédie 50.000 colis par jour, ce qui en fait le premier client de la Poste.