Les États-Unis et la France sous les attaques de cyberdjihadistes

Par latribune.fr (avec AFP et Reuters)  |   |  427  mots
"L'EI est déjà là, nous sommes dans vos PC, dans chaque base militaire américaine", ont notamment écrit les pirates.
Le compte Twitter du commandement central américain ainsi qu'une centaine de sites Internet français ont été piratés par des groupes se réclamant proches de Daesh ou se présentant comme des islamistes de différents pays du Maghreb.

Cyberguerre. Un groupe se réclamant de l'organisation de  Daesh (État islamique) a pris lundi 12 janvier au soir le contrôle des comptes Twitter et Youtube du Centcom, le commandement central américain au Moyen-Orient (situé à Tampa, en Floride), qui supervise les opérations de l'armée américaine, avant que celui-ci ne suspende son compte.

Une bannière noire et blanche, avec l'image d'un combattant masqué et les mots "CyberCaliphate" et "I love you Isis" (en français EIIL, de l'ancien nom de Daesh), apparaissait sur le compte, remplaçant la bannière habituelle du Centcom. "L'EI est déjà là, nous sommes dans vos PC, dans chaque base militaire américaine", ont notamment écrit les pirates.

Aucune information classifiée n'aurait fuité

Plusieurs documents ont également été publiés par les pirates, dont une liste d'adresses personnelles d'officiers américains. Un responsable du Pentagone a toutefois indiqué qu'"aucune information classifiée n'a été postée et aucune information mise en ligne ne provenait d'un serveur ou des sites de médias sociaux du Centcom", selon ses premières estimations.

Ces responsables ont précisé qu'ils ne pouvaient pas encore évaluer si le piratage représentait une réelle menace pour les réseaux internes du Pentagone. Le piratage est particulièrement embarrassant pour l'armée américaine, comme l'ont reconnus deux responsables de la Défense interrogés par Reuters sous couvert d'anonymat, alors que le président des États-Unis Barack Obama s'exprimait à Washington sur la cybercriminalité.

"Si nous voulons être connectés nous devons aussi être protégés", a notamment martelé le chef d'État, évoquant "un problème croissant qui coûte des milliards de dollars".

Nombreux piratages en France

En matière de cyberattaque, la France n'est pas non plus à l'abri. Depuis les attentats qui ont coûté la vie à 17 personnes à Paris, des centaines de sites Internet ont été piratés dans toute le pays. Institutions locales, religieuses et universités, notamment, ont été prises pour cibles par plusieurs groupes de hackers se présentant comme des islamistes de différents pays du Maghreb, selon des sources concordantes.

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Dans la plupart des cas, la page d'accueil des sites arborait la signature #OpFrance, en réponse au hashtag #OpCharlieHebdo lancé par un groupe d'Anonymous pour venger l'hebdomadaire satyrique. Après avoir dévoilé une trentaine de comptes Twitter de présumés djihadistes, les Anonymous se sont félicités durant le week-end d'avoir rendu inaccessible le site ouvertement islamique Ansar-alhaqq.