Netflix et ses employés font leurs adieux à la France

Par Laszlo Perelstein  |   |  332  mots
Que les 500.000 abonnés payants français de Netflix se rassurent, la fermeture des bureaux parisiens n'entraînera pas l'arrêt du service.
La fiscalité néerlandaise plus avantageuse ne serait pas la (seule) raison de ce départ.

Le géant américain de la vidéo à la demande sur abonnement (SVOD) n'aura pas goûté longtemps à l'air parisien. Deux ans après son installation dans l'Hexagone, Netflix ferme son bureau à Paris localisé rue de l'Université dans le très chic 7e arrondissement et quitte la France pour les Pays-Bas, où il a établi son siège social européen en mars 2015 après un changement de fiscalité au Luxembourg, rapporte L'Express. Le service en France ne sera pas impacté.

Le vent du changement se faisait déjà sentir depuis plusieurs mois. Le bureau français, qui comptait un effectif moyen de six employés selon sa fiche entreprise, a en effet perdu en février son directeur marketing, Xavier Albert -débauché par Universal Pictures France, dont il est désormais directeur exécutif- sans qu'il ne soit remplacé.

Ne plus financer le cinéma français

La fiscalité néerlandaise plus avantageuse ne serait pas la (seule) raison de ce départ. Installé en France sous l'impulsion d'Aurélie Filippetti, alors ministre de la Culture, Netflix ne s'y en effet est acquitté que de 600.000 euros d'impôts d'après le site de l'hebdomadaire. À cette somme, s'ajoute néanmoins l'obligation de financer la création culturelle en reversant une partie de son chiffre d'affaires (2% en l'occurrence) au Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC).

Même après cette relocalisation à Amsterdam, Netflix continuera de payer en France la TVA sur les ventes de VOD, fixée à 20%, souligne le magasine Variety. Et de rappeler que jusqu'ici, la France faisait figure d'exception puisque les opérations de Netflix en Italie, Espagne, Scandinavie et même Allemagne sont gérées depuis Amsterdam. Désormais, seule Londres disposera d'un bureau pour administrer les opérations au Royaume-Uni.

>> Aller plus loin Pourquoi, en France, Netflix n'a toujours pas laminé la concurrence

| Une première version de cet article mentionnait à tort un taux de TVA à 19,6% pour la VOD.