Partage de données : Facebook visé par une enquête pénale aux Etats-Unis

Par Sylvain Rolland  |   |  517  mots
Après la FTC et la SEC, la justice américaine se penche sur les pratiques de Facebook sur le partage des données personnelles de ses utilisateurs avec d'autres entreprises, notamment les fabricants de smartphone. (Crédits : Leah Millis)
Des procureurs fédéraux ont ouvert une enquête pénale contre Facebook, suite aux révélations autour du partages de données personnelles avec d'autres entreprises à l'insu des utilisateurs.

L'étau se resserre autour de Facebook. D'après le New York Times, des procureurs fédéraux à New York ont ouvert une enquête pénale autour des pratiques de Facebook. Dans leur viseur : le fait que Facebook partage des données de ses utilisateurs avec d'autres entreprises, parfois à leur insu. D'après le quotidien américain, un grand jury à New York a exigé officiellement auprès "d'au moins deux importants fabricants de smartphones" qu'ils fournissent leurs informations sur ce sujet, qui concernerait des centaines de millions d'utilisateurs. Pour rappel, les principaux fabricants de smartphones dans le monde sont le sud-coréen Samsung, l'américain Apple et les chinois Huawei, Oppo et Xiaomi.

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La transparence de Facebook auprès de ses utilisateurs en question

Le réseau social de Mark Zuckerberg fonde son modèle économique sur la collecte et l'exploitation de données personnelles pour vendre des publicités ciblées. Grâce à des partenariats avec d'autres entreprises technologiques, notamment les fabricants de smartphone, Facebook récolte même des données d'internautes qui ne sont pas sur Facebook. Le réseau social justifie ces partenariats avec les fabricants de smartphones pour que ses services soient compatibles avec leurs systèmes d'exploitation ou leurs diverses applications et sites.

La question soulevée par la justice américaine est notamment de savoir si cela s'est fait de façon transparente pour les utilisateurs. Contacté par l'AFP, Facebook a indiqué qu'il était "connu que des enquêtes fédérales, y compris par le ministère de la Justice, étaient en cours". Le réseau social précise qu'il "coopère avec les enquêteurs" et "prend ces investigations au sérieux".

De nombreuses enquêtes en cours depuis l'affaire Cambridge Analytica

Pour Facebook, l'initiative de la justice américaine s'ajoute à une liste qui commence à être longue. Depuis le scandale Cambridge Analytica l'an dernier - l'exploitation de données personnelles d'utilisateurs de Facebook par la firme britannique pour le compte de la campagne de Donald Trump en 2016 -, les révélations s'enchaînent sur les pratiques de Facebook autour des données personnelles de ses membres. Son image s'est ainsi dégradée dans l'opinion publique, poussant les régulateurs du monde entier à davantage de fermeté qu'auparavant, notamment pour déterminer si Facebook a caché d'une façon ou d'une autre les détails de ses pratiques de partage de données.

Rien qu'aux Etats-Unis, le régulateur du commerce, la Federal Trade Commission (FTC), et le gendarme boursier, la SEC, ainsi que le ministère de la Justice enquêtent sur les pratiques de Facebook en terme de gestion des données de ses usagers. Le réseau social fait aussi l'objet de plaintes venant d'Etats américains comme la Californie ou d'actionnaires. Le réseau social aux 2,3 milliards d'utilisateurs risque au total des poursuites civiles et pénales avec notamment de grosses amendes à la clé. Rien que pour le dossier de la FTC, il pourrait selon la presse payer 2 milliards de dollars d'amende.